L’objectif, rappelé encore récemment par la direction générale, est que l’ensemble des distributeurs badgent et badgent bien.

Ceci implique que les distributeurs soient payés aux temps réels de distribution.

Mais, avec les règles dites « d’écrêtage » les distributeurs peuvent parfois se voir bloqués, par exemple après un dépassement de 3 heures du temps théorique.

Pour rappel, cette limite n’a aucune assise légale et elle n’est contenue dans aucun accord d’entreprise et n’est le fruit que d’une décision de l’entreprise.

Cette décision repose toutefois sur une certaine logique. Si le temps théorique est fortement dépassé, c’est qu’il y a un problème, soit le distributeur est trop lent, soit le temps est faux.

Or, il s’avère, le plus souvent, que c’est le temps qui est mal calculé.

Egalement, pour rappel, le temps théorique est calculé selon des paramètres mathématiques qui sont basés sur des longueurs de trajets et sur le nombre de boites à lettres mais le résultat de ce calcul peut s’avérer erroné sur certains secteurs, en particulier les gros secteurs suburbains.

Il est donc impossible, pour les distributeurs concernés, de badger jusqu’au bout, et ils sont limités à trois heures de dépassement avec un message qui indique ensuite sur la badgeuse, qu’il faut alerter le responsable de centre.

Comme le message l’indique, c’est lui qui aura le choix de vous indiquer alors si vous devez effectivement arrêter et donc rapporter la publicité restante ou continuer et il s’engage alors ainsi à vous rémunérer le complément.

Dans les faits, les responsables sont limités dans ce complément mais peuvent effectivement l’autoriser et le payer.

Et, ils y sont même obligés dès l’instant ou ils demandent la poursuite de la distribution. Certains distributeurs qui sont bloqués chaque semaine, disposent même, de fait, d’une autorisation permanente.

Car, à défaut de payer ce complément, ils se mettraient dans une situation potentiellement compliquée puisque « oublier » de payer du travail effectif alors que l’existence de ce temps est connu, est constitutif du délit de travail dissimulé réprimé par l’article L8221-5 du code du travail. Dans ce cas, le responsable de l’agence sera mis en cause et si il ne peut pas justifier que ce délit a été commis sur ordre de sa hiérarchie, c’est lui qui sera directement visé par l’enquête puis l’éventuelle condamnation devant le tribunal correctionnel. Il y a actuellement des dossiers en cours ou les managers ont du s’expliquer, dans la majorité des cas, ils ont pu justifier d’un ordre hiérarchique écrit et la responsabilité est donc recherchée sur le N+1.

L’employeur a l’obligation de mesurer et de contrôler le travail journalier des salariés. La badgeuse mesure le temps et permet, par la géolocalisation, un contrôle par un moyen proportionné au but recherché. C’est pourquoi, le débat sur les invalidations suite à des erreurs du distributeur est à placer sur un autre plan.

Toutefois, pour les secteurs bloquant chaque semaine, on peut légitimement s’interroger sur le fait qu’ils demeurent bloquant dès l’instant ou l’existence d’un problème de calcul du temps théorique est avéré ou que le distributeur n’a pas été contrôlé pour déterminer qu’il n’est pas suffisamment performant, preuve qui doit être apportée par l’employeur.

La procédure de vérification est à la disposition des managers pour procéder à la vérification du temps de distribution, par le remplacement du distributeur titulaire par un distributeur vérificateur, qui aura la charge, pendant 3 semaines, consécutives ou non, de faire cette distribution, afin d’acquérir la certitude que le distributeur titulaire est bien dans un temps « normal ».

Depuis le début, nous vous encourageons à être acteur de ces évolutions et à ne pas toujours subir ces anomalies sans rien faire. Il est possible pour vous de proposer un collègue pour vous remplacer et échanger vos secteurs pour effectuer la vérification avec un distributeur qui aura votre confiance et que a qui vous pourrez expliquer le secteur.

Après validation de votre responsable, vous pourrez ainsi devenir acteur de l’évolution de votre temps théorique et en finir avec ce blocage.

Enfin, il est possible que le vérificateur mette moins de temps que le titulaire du secteur et mette donc en évidence un problème humain. Ce peut être un problème d’organisation ou lié à une situation particulière qui faudra analyser.

Le manager pourra alors préconiser des solutions pour améliorer le temps de distribution à un niveau cohérent et il n’y a rien à redire sur cette méthode employée partout, dans tous les domaines professionnels, qui consiste à vouloir améliorer la productivité des salariés.

Pour autant, cette volonté d’amélioration ne peut s’appuyer que sur une vérification faite dans des conditions réelles et équitables de distribution et non sur un modèle mathématique.

 

 


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