Le syndrome Toulonais a été inventé par la direction d’Adrexo lorsque l’expérimentation de la badgeuse pour la mesure du temps de travail s’effectuait à Toulon.

Ce syndrome s’est donc retrouvé Toulonnais comme il aurait pu être Auvergnat ou Breton mais correspond à une constatation faite à l’époque.

Le principe retenu par ma direction est que si il n’y a pas de limite de temps pour effectuer une tache donnée, prenons au hasard, la distribution d’un secteur, le salarié met de plus en plus de temps…au fil des semaines, si personne ne donne une limite.

 

 

 

 

Le temps mesuré par la badgeuse glisserait alors de semaine en semaine pour augmenter sans cesse.

Il y aurait donc des distributeurs qui marcheraient de moins en moins vite dès qu’ils savent qu’ils peuvent le faire et que le temps supplémentaire est payé.

Comme dans toute chose, il y a forcément des excès ou des dérives et personne n’y peut rien, mais penser que ces pratiques sont généralisées et en faire une règle est pour le moins abusif.

C’est pourtant pour cette raison qu’avait été institué un blocage des badgeuses après 3 heures de dépassement du temps théorique, rapidement supprimé sur demande de l’Urssaf.

Mais, un nouveau blocage vient d’apparaître sous dénomination du temps « Max » qui revient à un dispositif similaire.

L’entreprise prévoit un temps, qui serait soit le meilleur temps mis par humain sur ce même secteur, soit le temps théorique majoré d’un écart moyen constaté sur le centre.

Après dépassement de ce temps « Max », la badgeuse s’arrete, sonne, et vous indique de cesser le travail.

A partir de ce moment, l’entreprise considère que vous êtes dans une situation de dépassement du temps autorisé et vous demande de rentrer chez vous.

Après tout… c’est son droit !

Les documents restant et les courriers restant seront rendus au centre et ne pourront être traités sur les badgeuses, celles-ci s’étant arrêtées.

Alors, pourquoi ne pas considérer le problème a l’envers, et inventer une nouvelle version du syndrome Toulonnais « Made by Adrexo » puisque l’entreprise suspecte que nous soyons tous lents volontairement.

Dans ce cas, et puisque le temps « Max » arrête toute mesure du temps travaillé, pourquoi ne pas apprendre à distribuer moins de boites jusqu’au blocage du temps Max.

ADREXO considère que nous sommes capables de le faire et de tricher pour mettre plus de temps de semaine en semaine…et entend limiter notre temps. Pourquoi ne pas prouver que l’entreprise a raison et au contraire, distribuer plus lentement jusqu’au temps Max ?

Après tout, pourquoi se presser ? Pour un travail de toutes manières incomplet, autant le faire tranquillement !

Vous l’aurez compris, le raisonnement est aussi stupide que celui de l’entreprise.

Il faut tout de même avoir un esprit étroit pour penser que tous les distributeurs rallongent volontairement leurs temps chaque semaine ! Chacun sait que nous sommes organisés pour distribuer normalement et sérieusement. Il faudrait tourner en rond ou faire deux fois la même rue pour faire augmenter le temps de distribution artificiellement puisque l’éventuelle immobilité est détectée et génère une retenue de temps.

Plutôt de chercher à identifier ceux qui pourraient déraper, l’entreprise préfère la facilité et bloque tout le monde. C’est encore une fois un choix purement économique qui s’oppose à son développement et a la montée en puissance du courrier qui se trouve être le grand perdant de cette nouvelle procédure.

Imaginez pour finir un opérateur sur une chaîne de production. Il doit poser 10 écrous en 10 minutes comme ses collègues mais n’en pose que 5.

Est ce l’employeur va accepter ces 5 écrous et limiter le temps à 10 minutes tout de même ?

A l’évidence, non, il va expliquer, former, accompagner pour que le salarié arrive à visser 10 écrous comme ses collègues et ainsi faire grandir ses équipes.

Si un distributeur s’avère trop lent, c’est peut être parce qu’il peut mieux d’organiser ou qu’il n’a pas un bon matériel pour travailler. Alors pourquoi ne pas l’aider, l’accompagner, le former ?

C’est encore plus vrai pour nos nouveaux collègues qui découvrent les difficultés de ce métier.

Voila comment Adrexo prend, encore une fois, mais cette fois volontairement, le problème à l’envers.


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