Summer time…

Souvenez vous…

Jeudi 27 juin, nos actionnaires et notre directeur général annoncent qu’ils ne sont pas en capacité de payer les salaires au 1er Juillet.

Dans la foulée, le Samedi 29 juin, Frédéric PONS, un des actionnaires principaux du groupe Hopps, maison mère d’Adrexo, expliquait à ses collègues, entrepreneurs, comment gérer une entreprise dans une conférence dans le cadre d’un salon, le « Summer Job Festival » de Marseille, le tout communiqué notamment sur Twitter.

Nous avons été nombreux à être choqués par ce décalage

Parallèlement, le lundi 1er Juillet, entrait en vigueur le temps « Max », invention du service DATA, sous la direction de Philippe THOMAS.

Beaucoup de mauvais coups portés aux salariés en peu de temps.

Mais revenons sur le « Job Dating » du samedi, organisé dans les locaux de la Chambre de Commerce de Marseille.

Dès la publication de notre article, nous avons reçu des menaces (que nous ne diffuserons pas) et quelques messages autres (sur twitter par exemple) qui nous ont conduit à creuser un peu le sujet. En voici un exemple :

Quand il y a menaces et ce type de messages, il y a forcément quelque chose à trouver…

Creusons…

Nous avons rapidement identifié que ce message provenait de Charlotte de Vissaguet, qui, comme elle l’indique, a créé ce festival et fait partie de l’équipe d’organisation. Manifestation qui se déroule avec un volet destiné aux entreprises qui recrutent en journée et un volet festif en soirée autour de multiples D.J.

Il est possible de retrouver, ici et là, des vidéos anciennes où elle vantait les mérites de l’entreprise Orange, une de ses interventions lorsqu’elle occupait ce fameux poste qui ne lui convenait pas.

Les entreprises participant à cet événement paient pour être présentes et peuvent ainsi rencontrer des demandeurs d’emploi. Un des participants nous a aussi indiqué qu’il bénéficiait de places privilégiées pour la soirée.

Nous ne connaissons pas directement cette personne mais il se trouve qu’elle est la compagne de Frédéric Pons, notre actionnaire.

Déjà, en 2018, ils s’affichaient ensemble pour l’organisation de la première édition du salon : retrouvez en cliquant ici une publication du journal la tribune du 2 mai 2018.

Dans un message, il nous a été indiqué que Hopps n’était pas un partenaire payant du salon, mais juste un invité.

Nous avons donc été surpris de voir le site officiel présenter Hopps en bonne place :

Ainsi que sur les affiches 2019 :

Puisque nous avions été si gentiment contactés, nous lui avons adressé un message et elle nous a répondu. Nous ne résistons pas à vous faire partager quelques morceaux choisis :

Nous avions donc raison, Charlotte est bien actionnaire de la société qui organise l’événement et notre interlocutrice.

Autre confirmation, les autres partenaires paient, hopps est invité et nous sommes bien en présence de la compagne de Frédéric Pons.

Smiley larme #triste

Mais c’est troublant cette volonté de se justifier.

Creusons…

C’est sur Twitter qu’une intervention nous interpelle, elle émane de Fabrice Le Saché, vice président et porte parole du MEDEF :

« Bravo @HoppsGroup de porter cet événement » ??? On nous aurait menti ?

Et Charlotte de renchérir :

Décidément, Charly (lire charlotte) impose effectivement beaucoup Hopps, ce partenaire gratuit… (ponsfre, HoppsGoup, Adrexo, ColisPrivé, mathias bauland… ah non, ce dernier n’est plus chez nous, c’est certes un de nos anciens D.G., mais il s’occupe aujourd’hui des partenariats d’une grande et honorable école de Montpellier).

Lui aussi, se félicite d’être présent :

Là encore, il félicite Hoops, charlotte et Ponsfre… décidément, hopps, pour un invité s’impose véritablement sur l’événement ! Belle performance, sans payer, autant de retours et de félicitations, c’est inespéré !

On retrouve aussi dans la liste des participants, une autre école réputée de Marseille ainsi que bien entendu, la Chambre de Commerce.

Que viennent d’ailleurs chercher ces écoles dans un salon sur l’emploi ? Est-ce une opération de promotion ? Pourtant, ni Montpellier Business School, ni Kedge Marseille n’ont communiqué sur l’événement via leur compte twitter ou site internet. Lorsque l’on participe à une manifestation, on assure sa promotion, comme il est d’usage et comme nous l’avons vérifié sur les sites de chacun.

Alors, pourquoi autant de discrétion ?

Une partie de l’explication est présente sur le site de Montpellier Business School où l’on retrouve Adrexo dans la liste des principaux partenaires :

Pour avoir déjà vu s’y organiser des conventions Adrexo, Kedge Marseille figure également parmi les écoles aidées par Adrexo.

Concrètement, c’est par le biais de la taxe d’apprentissage que l’entreprise met en place des partenariats. Cette taxe est obligatoire, elle est versée à un organisme collecteur mais une partie peut être affectée à une école ou un organisme éligible à la demande de l’entreprise qui verse la taxe, en l’espèce Adrexo. L’argent est alors versé à l’établissement choisi. Une autre partie va au conseil régional pour le financement de l’apprentissage.

Ces écoles, ainsi subventionnées, viendraient donc financer un salon de Job dating où elles n’ont rien à présenter (les demandeurs d’emplois cherchent un job, pas ou plus une école). On ne voit pas bien l’intérêt…

Car, résumons : Hopps ne paie pas mais est le centre des attentions et apparaît à toutes les étapes de la manifestation, ses filiales sont présentes et la soirée prend le nom de l’une d’elles. Autant d’attention, c’est touchant, tellement touchant que ça en devient étrange.

Alors pourquoi ? Pourquoi l’organisateur fédère des institutions qui n’ont rien à attendre de son événement et y met en valeur un groupe gratuitement deux années de suite ?

Le premier point commun, c’est cette taxe d’apprentissage.

Ces écoles viendraient-elles y « restituer » une partie de ce qu’elles ont reçu ?

Et quand l’organisateur est l’amie de celui qui a versé la taxe ou proche de celui qui a versé la taxe, il est possible de penser qu’il pourrait s’agir là d’un moyen de voir revenir, au bercail, une partie de la somme versée, mais cette fois, en cash, dans une entreprise amie. Non, ces écoles de renommée internationale ne rentreraient jamais dans ce jeux.

Notre entreprise est obligée de verser la taxe d’apprentissage, qui doit représenter plus d’un million d’euros, mais affecte une partie à des institutions pour nouer des partenariats. Cela permet de mieux digérer la dépense, au moins, l’argent servira localement et dans des structures qui sont intéressantes à fréquenter. Ces grandes écoles sont parfaitement capables d’accepter et de bien gérer cette taxe d’apprentissage. Aujourd’hui l’apprentissage est utilisé à tous les niveaux, et même par ces grandes écoles.

Mais la dépense est tout de même élevée ! Et si une société amie organise un événement où ces écoles paient pour y être présentes, il serait alors possible de reprendre d’une main, ce que l’on a versé, en taxe, de l’autre?

Par le biais d’une société différente, nous pourrions penser qu’il est ainsi possible de retrouver une partie de la taxe dans le giron personnel.

Si tout cela était avéré, ce ne serait pas bête, effectivement…

Seul bémol, les dépenses sur le budget de la taxe d’apprentissage sont très encadrées et doivent être affectées aux stages ou aux formations et pas à l’organisation d’une fiesta avec des D.J.. Même si ceux-ci sont fort sympathiques et permettent par ailleurs l’apprentissage de nombreux mouvements très salutaires pour l’équilibre physique et psychologique. Mais ce n’est pas de cette sorte d’apprentissage dont il est question.

Imaginez-vous nos écoles financer toutes les soirées dansantes, les salons des amis et pourquoi pas, dans ce cas, des terrains de Paddle, non, ce ne serait pas sérieux !

La formation professionnelle et l’apprentissage sont des sujets beaucoup trop importants pour l’emploi pour se disperser de la sorte.

Toujours est-il que l’opération doit être assez juteuse, car notre nouvelle amie, Cha… vous permettez que nous l’appelions comme cela, ou Charly peut être, roule désormais dans une rutilante Jaguar. Sympa non ?

L’histoire ne dit pas si Adrexo rentrera dans ses frais, car c’est notre entreprise qui s’occupe d’une partie importante de la mise en oeuvre événementielle, c’est sans doute plus simple et plus confortable que de contracter soi-même avec les prestataires.

Et si, pour vous, par accident, il manquait une roue à votre chariot ou si tout simplement vous n’en aviez pas, demandez à Cha, il y a surement une solution maison pour redistribuer du matériel avec l’organisation d’un salon du bien être, du tango argentin, ou de l’auto-promotion gratuite, sans obligation d’achat et certifiée bio.

Euh, par contre, pour nos salaires, on fait comment ?


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

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6 Commentaires

  1. Merci pour ce « debunkage » … Je suppose que tout est légal dans ce bidouillage ?

    Bonne journée !

  2. Comme l’ecrivait La Fontaine  » selon que vous serez puissant ou miserable  » ou  » selon que vous serez Pons, Paumier ou salarié Adrexo »

    mais il me semble qu’il y a des tribunaux compétents pour ce type de trafic???

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