Nos préoccupations sur l’état financier du groupe et sur sa capacité à investir ne sont pas nouvelles.

En 2016, nous nous étions inquiétés publiquement d’un retour de nos ex-dirigeants aux affaires d’Adrexo. Régulièrement, nous nous sommes étonnés du mode de gestion de l’entreprise, en particulier au sujet des investissements nécessaires et de la gestion humaine.

Aujourd’hui, cette situation pose question sur le contrôle de gestion du groupe et de l’entreprise ADREXO.

L’entreprise est sous le régime de la société par action simplifiée (SAS) et a donc l’obligation de nommer un commissaire aux comptes.

En l’espèce, il n’y a rien de secret, c’est le cabinet ERNST & YOUNG et autres qui suit ADREXO.

Nous avons pu échanger avec le commissaire aux comptes qui est un peu… ennuyé…

En effet, sa mission est de suivre l’entreprise et de prévenir d’éventuelles difficultés.

Or, dès 2018, à la clôture de l’exercice comptable précédent, Adrexo avait déjà des problèmes de trésorerie. Des fournisseurs étaient déjà réglés très en retard, des institutions réclamaient des fonds, des propriétaires piaillaient leurs loyers.

Dans la comptabilité, la dette est enregistrée mais pas le règlement. Il apparaît donc des sommes en attente. Il est légitime d’en avoir, mais la proportion doit être « normale ». Ce n’était pas le cas.

Des indicateurs montrent également un délai moyen de règlement qui s’allonge et le commissaire aux comptes aurait du s’alarmer.

Mais il n’en est rien et nous trouvons que cette absence de questionnement est pour le moins étonnant.

Nous savons que le cabinet ERNST & YOUNG et autres, est aussi par ailleurs conseil pour Adrexo. Comment peut on être conseiller et contrôleur en même temps ? Est-ce même d’abord possible ?

Nous avons posé la question au commissaire aux comptes d’Adrexo mais nous n’avons obtenu aucune réponse sur ce sujet précis. Ce qui n’est donc pas contesté mais pas d’avantage expliqué.

Le groupe gère sa trésorerie en communauté. Chaque filiale met l’argent dans le pot commun, et comme par magie les fonds disparaissent… Et personne ne s’alarme…

Cette méthode de gestion, pratiquée ailleurs, permet en particulier d’utiliser des fonds d’une filiale pour en faire fonctionner une autre. Même si ce n’est pas sa vocation initiale.

Lors de la reprise de DISPEO et ADS, début 2018, par exemple, la trésorerie de ces entreprises (57 M€ environ), concédée par le vendeur pour permettre aux repreneurs (Hopps) de mettre en place une activité plus profitable, devait permettre de fonctionner au moins pendant 5 ans. Une convention garantissait l’emploi pendant deux années et les fonds devaient rester à disposition de l’entreprise.

Aujourd’hui, il ne reste plus rien dans les caisses. Nos collègues de ces filiales sont amers.

Or ni cette filiale, ni Adrexo, ne perdent annuellement autant d’argent. On sait que les sociétés ne sont pas à l’équilibre mais on est loin tout de même de ces montants.

Ceci semble démontrer que le retard de chiffre d’affaire des uns a été compensé par l’argent disponible des autres, jusqu’à tarissement complet de la source. Des achats avec cette trésorerie ont aussi été opérés.

Dans ces conditions, il ne reste plus que quelques actifs qu’il est possible de donner en garantie pour obtenir des financements. Mais il suffit d’étudier un peu cette gestion pour observer que c’est aujourd’hui de simples rustines qui ne peuvent que prolonger de quelques semaines l’exploitation sans fournir de solutions durables.


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