Dès 2018, tous les permanents d’Adrexo savaient que la situation financière du groupe était tendue. Ses fournisseurs, eux aussi, ne pouvaient que s’en plaindre…

Il ne fallait pas être expert comptable pour s’en apercevoir.

Une multiplication des impayés, des fournisseurs payés très en retard, de la réduction de certaines activités étaient très apparentes.

Le seul à ne pas l’avoir vu, c’est précisément celui qui devait y être particulièrement attentif, le commissaire aux comptes titulaire.

D’ailleurs, l’entreprise avait elle-même annoncé sa capacité à « tenir » dès 2018 en séance du comité d’entreprise.

Aujourd’hui, il s’est réfugié derrière le secret lié à sa mission. Demain, il devra toutefois s’expliquer devant ses pairs et les salariés.

Là, comme ailleurs, nous ne lâcherons rien !

Sa mission est de contrôler pour alerter. A l’évidence, cela n’a pas été fait.

Encore aujourd’hui, il se refuse à agir comme la situation l’imposerait. Nous sommes très perplexes devant ce véritable scandale.

Dans une très récente communication vers nous, il se présente soudainement comme membre d’un « collège » de commissaires aux comptes de l’entreprise, essayant probablement de diluer sa responsabilité en associant d’autres confrères. Nous l’avons clairement informé de nos démarches.

Dans une situation moins dégradée mais toutefois anormale, le commissaire aux comptes de la société DISPEO, également filiale de Hopps Group, avait jugé utile de déclencher un droit d’alerte en avril 2019. Il avait déjà pu détecter que la trésorerie de cette filiale avait été « aspirée » par le groupe.

Pour nos collègues, l’incompréhension est grande. Le vendeur (Otto) avait pourtant préparé une vente dans de bonnes conditions en organisant et en finançant auparavant un plan de départ volontaire? afin de permettre de réduire les frais de structure.

Il avait également versé 57 millions d’euros pour redresser DISPEO. Nos collègues affirment qu’il devrait aujourd’hui rester 23 millions mais, en réalité, il ne reste rien (Ils indiquent qu’il restait 1,2 M€ fin 2018).

Dans le cadre de leurs prérogatives, les élus du comité d’entreprise de DISPEO ont décidé de convoquer le commissaire aux comptes lors d’un C.E. extra-ordinaire qui se tiendra prochainement. Le C.E. d’Adrexo est bien loin de cette démarche, il se contente d’un droit d’alerte économique qui piétine et qui n’a même pas fait l’objet d’un point d’étape lors de la dernière réunion ordinaire.

Le C.E. aurait pourtant actuellement les moyens de s’affirmer. L’entreprise n’a pas versée l’intégralité de la subvention obligatoire et le C.E. a toute légitimité à l’enjoindre de la payer en utilisant les leviers juridiques appropriés.

Mais, vous l’avez compris, le C.E. d’Adrexo n’est pas dans une logique de mise en place d’un rapport de force et demeure majoritairement aux ordres. Le téléphone rouge fonctionne à plein régime entre les complices de cet autre scandale.

Avec un commissaire aux comptes aveugle, immobile et qui n’agit pas, il est normal de pouvoir s’interroger sur son utilité ? L’entreprise aurait, à l’évidence, dû prendre des mesures il y a bien longtemps. La situation actuelle n’est que le fruit d’une dégringolade prévisible et régulière, creusant de mois en mois, le trou financier que nous constatons aujourd’hui.

Au risque de se répéter, à la reprise d’Adrexo, l’entreprise n’était pas endettée. Elle a été cédée, là aussi, avec un capital confortable permettant de voir venir. Et la aussi, l’argent s’est évaporé petit à petit.

Comment, le garant du respect des règles de gestion et de la surveillance de l’entreprise n’a t il pas pu voir tout cela ? C’est un grand mystère qu’il faudra élucider en temps utile.