Arrivé en pleine tempête, alors que colis privé accumulait les pertes, un actionnaire a acheté 25% des parts sociales.

Cet investisseur, c’est Amazon, qui a sans doute pensé qu’il pouvait être utile d’avoir, dans son giron, une société de livraison de colis.

Ça, c’était en 2014.

Cela permet à l’entreprise de communiquer sur le sujet, il n’est pas anodin de se présenter avec un tel actionnaire dans son chapeau.

Colis privé est en effet finalement devenu filiale de Hopps Group en mars 2018. Amazon qui aurait pu sortir à ce moment la, a préféré rester.

Cette arrivée de Colis Privé dans le groupe a été le fruit d’un échange de titres Colis Privé détenus à titre privé contre l’immobilier d’Aix en Provence et quelques « oboles » supplémentaires et « compensatoires ».

L’entreprise de livraison de colis, qui accumulait jusque là des pertes, mais avait reçu plus de 7 millions d’euros de Spir début 2017, et les avaient opportunément comptabilisé fin 2016 pour améliorer son bilan, a été troquée contre un ensemble immobilier qui aura toujours une certaine valeur. Plutôt une belle opération !

Coté arrivée d’Amazon au capital, colis privé y trouvera d’abord une solution financière mais ensuite surtout un intérêt en terme d’image puisque, commercialement, Amazon a continué à répartir la livraison de ses colis en France, sur l’ensemble des opérateurs. Il est d’ailleurs probable que le société Amazon gère demain, elle même, ses livraisons. Elle vient de migrer de la convention collective du commerce à celle des transports pour s’y préparer.

Aujourd’hui, la presse retransmet des communiqués de nos actionnaires indiquant que le non moins fameux « Alibaba », serait aussi intéressé par nos activités.

Il est sûr qu’il s’intéresse surtout aux activités colis et courriers puisque c’est par ces biais qu’il fait acheminer ses flux. D’ailleurs, certains petits colis passant sous forme de courriers et il n’existe qu’un opérateur alternatif sur ce marché en France.

Une proposition commerciale a été faite, les actionnaires ont récemment communiqué en ce sens.

Si Alibaba veut trouver un prestataire, c’est qu’il subit actuellement une attaque sur le terrain de la distribution pour le monde entier.

Les Etats-Unis ont déclaré une guerre commerciale aux e-commerçants Chinois, et donc au gouvernement Chinois, qui peut encore bénéficier de tarifs préférentiels dans les réseaux postaux nationaux grâce à un statut de « pays en voie de développement » auprès de l’union postale internationale. Organisme qui gère les échanges entres postes et régule les tarifs d’échanges d’un pays à l’autre.

La chine est donc favorisée avec des tarifs plus bas que les autres pays. Ce que les Etats-Unis veulent voir disparaître en menaçant de quitter cette union postale. Notre Chinois voyant venir la crise souhaite rapidement trouver des solutions en dehors des circuits postaux classiques.

Mais quid d’une éventuelle entrée au capital ?

La réponse apportée par les actionnaires le 17 septembre semble l’avoir remisée au fond d’une armoire et, a notre avis, cela paraît peu probable. Alibaba est le principal concurrent d’Amazon, qui rappelons le, est impliqué dans le groupe, via colis privé.

Il n’est pas certain qu’il voit d’un bon œil l’implication de cet ennemi dans une structure sensée être amie.

C’est Amazon « États-Unis » qui est actionnaire de colis privé, la filiale française n’étant qu’un client. Mais tout de même, autant d’un côté que de l’autre, la position d’actionnaire donne accès à beaucoup d’informations et il est sans doute gênant que les deux géants du e-commerce puissent se surveiller, au moins sur cette partie de l’activité.

Question activité sur le territoire français, il est aussi peu probable que l’état laisse s’installer le staff d’alibaba à la tête d’une entreprise et le laisser totalement contrôler sa distribution avec un éventuel mépris des règles de concurrence. Compte tenu des volumes de colis possibles, cela pourrait déséquilibrer le marché et défavoriser énormément les e-commerçants nationaux.

Il est en revanche incontestable que notre ami chinois représente un chiffre d’affaires non négligeable et que son arrivée comme client serait sans aucun doute profitable.

Mais, il faudrait pour ça que notre offre courrier fonctionne et que les investissements nécessaires soient opérés, ce qui n’est toujours pas le cas. Et pour cause, les caisses sont vides et lorsque la trésorerie le permettait, l’argent servait à acheter d’autres structures inutiles et attachées à des marchés très éloignés de notre cœur de métier.

Si notre nouvel ami s’intéresse un peu au réseau courrier, il verrait vite qu’il manque un peu d’efficacité précisément là où il en a besoin.

Il verrait vite également que les courriers reviennent après l’arrêt de la badgeuse au temps Max et il verrait qu’avant de pouvoir distribuer massivement, il faudrait commencer par structurer l’offre et son mécanisme. Ce qui nécessite un peu plus que nos penseurs apprentis sorciers qui s’entêtent dans une pensée étriquée, ne cherchant qu’à exploiter les salariés, à faire illusion face aux clients, mais sûrement pas à produire une prestation de qualité.

Il suffirait d’observer les statistiques actuelles pour s’en convaincre. Ce tableau statistique est peut-être le seul qui soit vraiment utile dans toute la panoplie de ceux qui sont produits en interne, et il ne cesse de démontrer l’évidence.

C’est tellement évident que même le groupe n’utilise pas son propre réseau et service courrier pour acheminer ses enveloppes en interne. Pour cela, c’est TNT, un concurrent, qui intervient… CQFD !


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