Nous nous sommes livrés à un petit exercice en reprenant les différents documents que nous possédons et qui émanent de la direction.
En rapprochant des documents variés, nous avons pu recomposer la situation de l’entreprise fin 2017 et fin 2018.
Pour 2018, au 31 décembre, les disponibilités étaient proches de 15 Millions, sensiblement identiques à celles constatées au 31 décembre 2017.
Rappelons que début 2017, Adrexo avait reçu une soulte de Spir, de 67 millions, dont 7,5 millions avaient été versés à Colis Privé. Il y avait donc 59,5 millions pour Adrexo.
Cela veut dire que dès fin 2017, une grande partie de la soulte avait déjà été dépensée.
Fin 2018, Frédéric PONS communiquait fièrement en indiquant que le groupe avait acheté 17 entreprises ! ( https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/racheter-fusionner/0600017503391-frederic-pons-nous-avons-rachete-17-entreprises-en-deux-ans-324519.php )
Au 31 décembre 2018, les disponibilités de Hopps Group étaient de donc d’un peu de 15 Millions.
Entre temps, courant 2018, le groupe avait repris Dispéo, et avait perçu 47 Millions d’euros de soulte du vendeur.
Toujours au 31 décembre 2018, les disponibilités de Dispéo étaient d’un peu plus d’un million.
Les 47 millions n’étaient donc plus dans la comptabilité de Dispéo, mais mystérieusement, plus non plus chez Hopps Group, société mère, qui, rappelons le, présentait des disponibilités à hauteur d’environs 15 Millions.
Pourquoi ? parce que l’argent semble avoir été dépensé. Tout simplement (59,5 millions + 47 millions.)
Pourtant en janvier 2019, Frédéric PONS, le président d’Adrexo annonçait dans la presse avoir sauvé Adrexo (et indiquer que l’imprimé publicitaire était sur le point de séduire beaucoup plus d’annonceurs… beau sens de la prévision économique !). Voir https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/racheter-fusionner/0600491603020-deux-ans-apres-sa-reprise-frederic-pons-a-redresse-adrexo-326335.php .
Il oubliait juste de dire que les caisses étaient déjà vides et que la société soi-disant sauvée ne payait déjà plus beaucoup de ses fournisseurs aux échéances prévues.
En 2018, le commissaire aux comptes, le cabinet KPMG, avait déjà tiré la sonnette d’alarme et déclenché une alerte économique chez nos collègues de DISPEO (préparation de colis dans le nord de la France à HEM).
Chez Adrexo, le cabinet ERNST & YOUG et le cabinet KPMG qui sont co-commissaires aux comptes restaient immobiles.
D’un coté KPMG alerte, de l’autre, le même KPMG renforcé de son confrère dort…
Bizarre…
Cette démonstration prouve que la situation d’Adrexo était déjà très dégradée en 2018, comme nous l’affirmions précédemment.
Nous avons déjà écrit au cabinet ERNST & YOUNG pour lui poser quelques questions (et au passage lui demander son avis sur le fait qu’il serait également conseil d’Adrexo) mais nous n’avons reçu aucune réponse, ni sur la situation économique, ni sur l’éventuel conflit d’intérêt entre le rôle de contrôleur et le rôle de conseil.
Si nous pouvons comprendre qu’il ne réponde pas sur la situation économique étant astreint à une obligation de confidentialité, nous avons plus de mal à comprendre qu’il ne réponde pas non plus sur son rôle de conseil.
Ceci nous amène à écrire aux directions d’ERNST & YOUNG et KPMG, ainsi qu’à leur ordre et à en adresser copie aux services du tribunal de commerce et du procureur de la république.
Il nous semble que les deux commissaires aux comptes auraient dû effectuer des démarches avant que l’entreprise soit en défaut de paiement sur de multiples fournisseurs, prestataires divers et surtout dans l’impossibilité de verser les entiers salaires en juin.
Déjà en 2018, les problèmes de règlements existaient. Ils ne pouvaient passer inaperçus pour ces experts financiers.
Si ce n’est pour intervenir dans ce type de cas, à quoi servent les commissaires aux comptes ? A notre avis, ils n’ont pas pris la mesure de l’importance de leurs responsabilités vis à vis d’une entreprise qui emploie plus de 18 000 personnes.
Nous vous l’avons déjà indiqué, l’un des cabinets de commissaires aux comptes est également fortement impliqué dans une activité de conseil pour le groupe. Il intervient même par ailleurs, dans une activité de conseil en stratégie, par le biais d’une de ses filiales directes. Ce mélange des genres d’un cabinet qui contrôle et qui conseille en même temps nous pose question.
Nous avons demandé au responsable d’ERNST & YOUNG de nous donner des explications la dessus, ce qu’il aurait pu faire sans trahir de secrets économiques, mais il n’a pas souhaité nous répondre, ni même contester notre affirmation.
Comme nous en avons l’habitude, nous ne lâcherons rien non plus sur ce sujet. Ce qui nous parait être une grave négligence est fortement préjudiciable aux salariés qui subissent la situation actuelle. Il appartient donc précisément à notre syndicat de faire émerger la vérité.
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