Le comité d’entreprise était appelé à écouter le président d’Adrexo qui a soudainement besoin des salariés pour poursuivre son office.

La loi est mal faite. Il faut informer et consulter les salariés quand des engagements peuvent avoir un impact sur la survie de l’entreprise.

Il se serait bien passé de cet exercice. Heureusement, une partie des élus lui était acquise et avait été préalablement briefée.

Visiblement très nerveux et mal à l’aise, il a commencé par refuser de saluer un des élus C.A.T. au C.E. prétextant qu’il aurait été insulté par ce dernier.

On peut déjà évaluer tout le respect qu’il a pour les salariés, les élus n’étant que leurs représentants.

Il semblerait que ce soit la qualification de « sous-doué » qui ne lui plaise pas, il a en effet indiqué qu’il existait aussi des sous-doués de la délégation…

Pourtant, cette étiquette humoristique n’est que le reflet des résultats constatés et n’appelle aucune contestation sérieuse.

Bref, nous passerons sur les menaces physiques également exprimées, puisqu’il a dit en substance que : « Comme je ne peux pas lui casser la tête physiquement car je ne suis pas assez fort, je demanderai à la justice de le faire. », évoquant une prétendue fuite vers la presse d’un rapport d’expert dont il allait apprendre, un peu plus tard, qu’il avait fuité avant que les élus le reçoivent. Ce qui exonère ces derniers de toute responsabilité.

C’est donc non sans une certaine fierté d’avoir été reconnus comme ayant fait notre job de syndicalistes, surtout notre camarade non salué par le Bon Dieu de Hopps, que nous avons écouté, religieusement, le dirigeant.

Au passage, M. Pons a déclaré que celles et ceux qui n’étaient pas content(e)s pouvaient sans délai « dégager » de l’entreprise.

Acquiescer ou dégager, c’est un peu mieux qu’en Corée du Nord, où les malheureux citoyens de ce « merveilleux pays » n’ont pas la chance des éventuels contradicteurs « Adrexiens », qui, eux, peuvent sans souci « aller voir ailleurs ».

Vous voyez que le niveau était élevé pour l’entrée en matière. C’est même assez navrant venant de quelqu’un qui devrait prendre une certaine hauteur, qu’il a manifestement du mal à atteindre.

L’explication qui a suivi nous a apporté des informations sur le projet de refinancement du groupe puisque c’est bien de ça dont il s’agit.

Ce projet est inacceptable en l’état.

Les élus C.A.T., renforcés de quelques élus d’autres organisations, ont tenté d’obtenir que l’expert nommé dans le cadre du droit d’alerte économique, puisse avoir accès aux informations précises. Ce qui aurait permis aux élus d’être sérieusement informés afin de voter sous huit jours. Mais d’autres, majoritaires, souhaitaient voter tout de suite et se sont empressés de donner leur accord, sans avoir été véritablement informés, qui s’est concrétisé par 10 voix favorables.

Ce vote pose plusieurs questions.

D’abord parceque l’ordre du jour prévoyait une information en vue d’une consultation « ultérieure » et pas immédiate.

Ensuite parceque la direction n’a communiqué aucun document permettant d’avoir un avis éclairé et que les informations données oralement sont très vagues sur des points importants et en premier lieu sur le montant du prêt revendiqué.

Ceci ayant été souligné la veille de la réunion par écrit.

Il est donc fortement probable que ce vote ne soit pas licite.

Ce qui est clair, c’est que la C.A.T. ne cautionnera pas la procédure en cours et ne donnera pas ses voix sur un projet dont le risque est démesuré pour l’entreprise.

Ce qui compte pour nous, c’est la survie d’adrexo et des filiales, et la sauvegarde de l’emploi. Tant sur la forme que sur le fond, tout cela confirme ce que nous affirmons depuis 2016, et dès la présentation des futurs actionnaires, à savoir que la gouvernance actuelle n’est pas à la hauteur des enjeux qu’imposent une entreprise qui emploie autant de salariés.


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