Le droit de retrait est une procédure qui permet de cesser le travail de sa propre initiative en cas de danger grave et imminent pour sa santé.

Un salarié dispose d’un droit d’alerte et de retrait.

Lorsque la situation de travail présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, le salarié peut quitter son poste de travail ou refuser de s’y installer sans l’accord de l’employeur.

Il peut alors exercer son droit de retrait et interrompre ses activités, tant que l’employeur n’a pas mis en place les mesures de prévention adaptées.

L’origine du danger peut être diverse, par exemple :

  • Véhicule ou équipement de travail défectueux et non conforme aux normes de sécurité
  • Absence d’équipements de protection collective ou individuelle
  • Processus de fabrication dangereux
  • Risque d’agression.

Le salarié n’a pas à prouver qu’il y a bien un danger, mais doit se sentir potentiellement menacé par un risque de blessure, d’accident ou de maladie. Le risque peut être immédiat ou survenir dans un délai rapproché.

Le danger peut être individuel ou collectif. Le retrait du salarié ne doit toutefois pas entraîner une nouvelle situation de danger grave et imminent pour d’autres personnes.

Le salarié informe alors son employeur ou son responsable hiérarchique par tout moyen. Même si cela n’est pas obligatoire, un écrit (e-mail, courrier en main propre contre signature ou en lettre recommandée avec accusé de réception) est cependant préférable.

Source : service public.fr

Mais qu’est qu’un danger grave et imminent ?

Le danger doit être grave et imminent, non pas grave ou imminent. Un danger grave est un danger susceptible de produire un accident ou une maladie entraînant la mort ou une incapacité permanente ou temporaire prolongée (selon la circulaire de la direction générale du travail du 25 mars 1993).

Le salarié qui s’estime en danger imminent peut exercer ce droit et interrompre ses activités, « tant que l’employeur n’a pas mis en place les mesures de prévention adaptées ».

Comme par exemple, en temps de Covid-19, une absence d’équipements de protection collective ou individuelle.

Dans les faits, le salarié peut donc interrompre sa mission au nom de ce droit, en informant de préférence sa hiérarchie ou les représentants du personnels, tant que l’employeur n’a pas mis en place les mesures de prévention adaptées.

La situation est inédite et il n’y bien sur aucune jurisprudence précise sur le cas du coronavirus.

Les distributeurs de publicités :

Ils travaillent et sont exposés depuis des semaines (en fait depuis début février) et ce travail ne présente pas les critères permettant l’exercice du droit de retrait.

Le risque n’est plus imminent du fait du maintient depuis des semaines et la réaction relève plus de la peut apportée par l’arrivée d’informations que de la réalité.

Si l’employeur met en place des moyens pour éviter que les salariés soient confinés et prévoit un éloignement dans les centres et permet aux salariés de se laver les mains au savon, il n’y a pas lieu à droit de retrait.

Pour la distribution, le salarié peut s’interdire de rentrer en contact avec d’autres personnes, il peut donc gérer ce risque.

Reste un point qui présente une difficulté, celui des portes d’immeubles qui peuvent être contaminées et qui nécessite le nettoyage régulier des mains (les gants se contaminants, ils ne servent à rien puisque l’on peut être amenés a se toucher avec ensuite).

La direction a décidé de faire cesser le travail des distributeurs, ce qui règle la difficulté, cependant cette décision a été prise pour satisfaire aux exigences de restrictions de circulation puisque le travail pouvait être jugé non essentiel et permet de protéger les salariés et les contacts qu’ils peuvent avoir (famille par exemple).

Les livreurs de colis :

Pour eux, pas d’arrêt de l’activité, les colis sont toujours livrés.

Ils doivent disposer de protections individuelles particulières pour le tri des colis (Principalement des gants) et doivent pouvoir ensuite de laver les mains au savon ou, à défaut, au gel hydroalcoolique.

Pendant la distribution, la société a signifié des consignes particulières afin d’éviter des contacts avec les destinataires. Chaque salarié en a été destinataire.

Actuellement, les chauffeurs ne disposent pas tous de gel hydroalcoolique pour assurer une protection pendant la tournée, ce qui pose une vraie difficulté.

Les permanents :

Coté Cadres et agents de maîtrise, ils peuvent télé-travailler. Dans ces conditions, il n’est pas possible d’utiliser le droit de retrait.

Pour les autres permanents, la règle est de rester à domicile le plus possible et de ne travailler qu’en cas de stricte nécessité et seul. Une autorisation écrite du responsable hiérarchique est indispensable et devra être produite en cas de contrôle policier.

Comme pour les livreurs, l’employeur doit mettre en place des équipements de protection individuel et le salarié peut exercer un droit de retrait à défaut.

Sont indispensables sur le lieu de travail : De l’eau, du savon, des essuies mains jetables ou un moyen soufflant et éventuellement des gants jetables (le gel hydro-alcoolique ne présente d’intérêt qu’à défaut de savon). L’organisation du travail doit permettre de travailler à au moins 1 mètre d’un collègue et il est préférable de travailler seul quand cela est possible.


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