Amazon, le bras de fer continu

Comme vous le savez, ce feuilleton dure depuis le début du confinement en France.

Amazon avait tout d’abord promis à l’état qu’il cesserait de vendre des produits non essentiels afin de ne pas générer d’impact sanitaire défavorable dans ses dépôts et pour ses livreurs.

Livreurs, qui, rappelons le, ne sont pas que des salariés d’Amazon mais aussi des salariés ou sous-traitant de presque tous les prestataires de transport dont Colis Privé et Adrexo.

Après avoir continué à vendre toutes sortes de produits, les salariés d’Amazon France ont alerté les services de contrôle de l’état et des Direccte (Inspection du travail) ont notifié plusieurs mises en demeure reprochant au géant américain du e-commerce de ne pas avoir suffisamment aménagé les lieux de préparation des colis.

Des salariés avaient d’ailleurs diffusé des images ou l’on peut voir des salariés se croiser dans un hall sans protection particulière et sans possibilité de respecter les gestes barrières.

Le Tribunal des référés de Nanterre a refusé la demande de fermeture des entrepôts mais a enjoint Amazon à n’effectuer que la vente de produits dit « essentiels ».

Depuis le 16 avril en début d’après-midi, les salariés auraient du restreindre l’activité mais la direction d’ Amazon a pris une décision plus contraignante puisque les salariés ont totalement cessé le travail sur les sites de préparation qui ont été totalement mis à l’arrêt.

Pour justifier sa décision, Amazon France indique qu’il n’est pas capable de faire la différence entre un produit « essentiel » et un produit « non essentiel » et que, dans ces conditions, il n’a d’autre choix que de fermer totalement les dépôt indiquant cependant que les clients peuvent toujours commander sur le site et qu’ils seront toujours livrés.

La direction reconnait ainsi implicitement que les conditions de travail était effectivement dégradées et que l’évaluation des risques n’étaient pas suffisante.

Pour réussir ce nouveau pied de nez aux autorités, Amazon fait appel à la « solidarité » des autres plateformes européennes du groupe qui vont intervenir pour préparer les colis des clients français.

Alors qu’elle aurait pu poursuivre la vente, la préparation et la livraison des produits essentiels depuis ses dépôts français et les autres produits depuis d’autres pays, elle préfère cette action de communication.

La direction d’Amazon tout en promettant un réexamen des conditions de travail souhaite aussi attendre un nouvel examen judiciaire du dossier puisqu’elle a fait appel de la première décision.

Prévu initialement pour 5 jours, la fermeture pourrait donc durer un peu plus longtemps et Amazon se réserve la possibilité de faire appel aux dispositions de chômage partiel pour les salariés concernés.

Vous l’aurez compris, cette affaire débuté dans la sphère politiques ne cesse de s’amplifier sur fond de bras de fer entre le ministère de l’économie et du travail et la direction Française.

Il est clairement sous entendu qu’Amazon pourrait très bien, et durablement, livrer les clients Français depuis des pays limitrophes et ainsi déserter le pays.

Ceci pose également question sur le fait que d’autres pays, au surplus européens, peuvent eux, tolérer des conditions de travail dégradées, et ainsi générer un déséquilibre des obligations de sécurité, au préjudice des salariés. Le Directeur Général d’Amazon France s’étonne d’ailleurs de cette différence de traitement.

Nous assistons à une série d’actions concurrentielles déloyales visant à capter les entreprises (et les emplois) sur son territoire national au mépris des règles élémentaires et en accordant parfois des facilités exorbitantes.

Mais, dans cette histoire, il faut bien reconnaître que tout cela est vu par le petit bout de la lorgnette, car si les salariés d’Amazon sont clairement exposés à des conditions de travail inacceptables, il n’est pas évoqué la situation des livreurs qui subissent également une augmentation massive du nombre de colis à livrer pendant cette période où chaque déplacement et chaque contact génère un potentiel danger.

Pour ce qui concerne Adrexo, les livreurs possèdent désormais du matériel de protection (arrivé tardivement et pas encore partout pour l’intégralité) mais l’énorme augmentation des volumes à livrer depuis le début du confinement engendre l’apparition de nouvelles contraintes qui ne sont pas sans risque.

Ce volume engendre pour Colis Privé et Adrexo un chiffre d’affaire inattendu qui pourrait bien dépasser celui qui est habituellement enregistré à la période des fêtes de Noel.

Il y a peu d’années ou il est possible de réaliser deux fois Noel et dans la situation économique extrêmement dégradée du groupe Hopps, ce chiffre d’affaire est forcément bienvenu.

Pour autant, il n’autorise pas à faire l’impasse sur la sécurité et sur la fourniture des moyens nécessaires à la protection des salariés.

Adrexo subit (mais accepte) les conséquences de ce développement des commandes pendant la période de confinement et il faudra donc suivre, dans les prochains jour, les prochains épisodes, coté judiciaire avec une nouvelle décision attendue et coté Amazon car le feuilleton ne fait que commencer…


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

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10 Commentaires

  1. Je voulais laisser mon témoignage, j’ai été amené à travailler pour colis privé en renfort pour la préparation des livraisons et je confirme, c’est de la folie en nombre de colis journalier. Ils avaient mis à notre disposition,,masque gant et gel, au niveau de la preparation les distances étaient respectées. Mais j’ai du arrêter, pour quelle raison et bien c’est simple parceque les prestataires ou livreurs qui venaient chercher leur secteur en avaiant rien a foutre,pas de masques pas de gants eternuait pas dans le coude, ils se moquent des autres. aussi bien indépendant que chez colis privé, bien les nombreux rappels de securité du boss du centre , alors au final est ce bien toujours les mêmes qu’ils faut mettre dans le viseur. Non je ne pense pas , c’est comme a tout les nv de notre sosiéte beaucoup trop de m’enfoutisme au détriment des autres .

  2. Avant de poster un article, il serait bien de faire une relecture parce qu’il y a quelques fautes grossières.
    Hospices politiques, je n’en avais encore jamais entendu parler
    Et ce n’est pas la seule.

    • Bonjour,

      Merci de ce signalement, et sur les hospices politiques, c’est sans doute l’actualité des Ehpad qui trouble notre esprit !

  3. Bonjour, je suis chauffeur adrexo et je me demande vu la forte augmentation du flux et de la taille des colis aussi ! Sa génère du chiffre alors est ce que une prime est envisagé par la direction ? Comme pour les infirmières ou d’autres société dans le commerce. Sa serait quand même pas mal en sachant déjà qu’on a même pas de panier repas!

    • Bonjour,

      Nous avons posé la question officiellement et le Directeur Général, Alain Brousse, a répondu qu’il souhaitait cette prime et qu’il allait essayer de la mettre en place si la trésorerie le permettait.

      Nous attendons donc cette confirmation.

  4. Qu’en est-il de Cdiscount ? De la Fnac ? Etc…. Cette affaire n’est elle pas une chasse aux sorcières ?

    • Il y a sans doute des contours politiques la dessous, les autres prestataires n’étant effectivement pas concernés.

      • encore la théorie du complot ….
        amazon est juste condamnée parcequ elle ne respecte pas la loi et la procèdure … au moins chez eux y a des syndicats qui se bougent un peu ;o)

        • Bonjour,

          Du complot, non, mais du mensonge, oui, Amazon france s’était engagé auprès du gouvernement et après le confinement à limiter ses expéditions puis n’a pas respecté sa parole, il fallait s’attendre à un retour de bâton.

          Cela dit, la situation n’est pas transposable à Adrexo qui n’a pas un nombre important de salariés dans un même entrepôt, ce qui empêche la distanciation sociale.

          Dans les agences Adrexo, un peu de rigueur, de matériel, et d’organisation empêcheront de dangereux croisements de personnels. C’est sur cette nouvelle organisation que nous aurons à être vigilants.

  5. bonjour amazone comme toutes les grandes sociétés américaines ne s occupe pas des travailleurs mais ces ses profits perso je ne commande jamais sur leur site

Les commentaires sont fermés.