Au départ, le temps « Max », c’est à dire « soit disant » le temps record constaté sur le secteur, devait être un nouveau temps théorique, duquel il convient de s’approcher, et pouvait être une base de management.

Finalement, il s’avère qu’il correspond, parfois, à un temps cohérent mais, souvent, à un temps bien loin de la réalité.

C’est à ce moment que le manager pouvait alors donner ou pas, un code permettant de continuer, tout cela afin de contrôler d’éventuels abus.

Comme partout, il peut être nécessaire de surveiller, c’est assez normal, et le temps « Max » aurait pu servir de base pour discuter du temps total nécessaire pour distribuer correctement un secteur.

Pourquoi pas…

Mais, les choses ont bien changé puisque nombre de collègues n’ont plus de code et ne peuvent terminer la distribution.

Le distributeur cesse alors de travailler et rapporte les documents non distribués à son responsable.

Ceci engendre deux avantages pour l’entreprise, l’un est économique avec une réduction des salaires à payer et l’autre engendre des gains significatifs avec la vente du papier non distribué.

Autre avantage, les plus téméraires d’entre nous ont du mal à supporter ce travail bâclé alors que notre conscience professionnelle nous appelait à distribuer du mieux possible. Nombreux sont donc ceux qui quittent l’entreprise, dégoutés de ce fonctionnement.

Tant mieux pour l’entreprise… des anciens qui partent naturellement et qu’il ne faudra pas sortir lorsque le secteur ira à la sous-traitance, c’est toujours ca de gagné.

Pour ceux qui s’accrochent, quelques semaines de chômage partiel devrait avoir raison de leur motivation.

Ils verront leurs secteurs habituels être distribués par d’autres, dans des conditions de qualité déjà décrites plus haut et verront leurs revenus fondre pendant ce temps la.

Car, en réduisant le temps de distribution, nous nous retrouvons à faire moins d’heures que ce que prévoient nos contrats et il faut remplir ce temps par les secteurs de ceux qui ont été mis en chômage partiel pour des motifs « économiques ».

Très concrètement :

L’entreprise décide des économies sur le temps de distribution, dont acte.

Elle remplace ceux qui sont en chômage partiel par ceux qui ne travaillent plus assez.

Le chômage partiel nait alors, dans ce cas, du fait de sa décision et non pas d’un manque d’activité.

Double bénéfice, plus de secteurs distribués (mais à 50, 60, 70%…) avec le même volume d’heures qu’avant et une partie des autres distributeurs qu’elle ne paye plus, ou du moins, dont elle se fait rembourser le salaire.

Un effet d’aubaine dont il serait effectivement dommage de se passer, mais qui peut aussi apparaitre comme un abus.

Dans une entreprise très assistée (subventions, décalages de dettes, remises diverses), c’est un bon moyen de compléter la panoplie des ressources, et précisément ici, celles de l’état par le biais de l’activité partielle.

Si le distributeur n’est pas content, qu’il parte, la aussi, ca en fera un de moins à sortir le moment venu.

Si en plus, il a un peu d’ancienneté, un gros contrat et pire, s’il est un peu âgé et donc difficile à reclasser, bon débarras !

Et si l’état régale, c’est encore mieux.

Triste tableau d’une fin de cycle, pour ceux qui ont connus une activité ou le travail bien fait était une priorité.

Triste pour tous, employés et responsables locaux qui voient bien que rien ne va dans le sens d’une amélioration de la situation et constatent l’absence d’avenir.

A ce niveau d’ailleurs, tout le monde est sur pied d’égalité, si il n’y a plus besoin de distributeurs ou de beaucoup moins de distributeurs, il n’y aura pas plus besoin d’autant de managers, de responsables, et la encore, peu de reclassement possible dans des activités nouvelles déjà pourvues en équipes.

L’entreprise subsiste aujourd’hui, a coup d’emprunts successifs, d’aides diverses, pour financer autre chose, tout le monde le sait, le voit.

Nous pensons que les pertes constatées sont loin de représenter la réalité puisqu’une importante partie des coûts supportés par Adrexo servent à d’autres usages que l’exploitation normale de l’entreprise mais financent en partie, et à l’évidence, le développement de l’activité colis.

Malgré tout, meilleurs vœux ! on vous aime, disaient, il y a quelques jours, nos actionnaires.

On vous aime…, comme on aime la poule aux œufs d’or auraient ils pu préciser ?


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