La participation aux élections est en baisse par rapport à 2020 chez les cadres et agents de maitrise.
Tout juste plus de 50 % chez les cadres et un peu moins pour les agents de maitrise, c’est inédit et surtout inquiétant.
Tentons de comprendre pourquoi.
La communication :
Vers les salariés d’Adrexo, la communication a été massive, souvent outrancière, parfois décalée, pas de quoi inciter les permanents à voter.
Pour cette communication vers les salariés permanents d’Adrexo disposant d’une boite mail professionnelle, beaucoup d’organisations n’ont pas compris qu’ils s’adressaient à des gens intelligents.
Ceux-ci ont souvent perçus cette communication comme démesurée et répétitive voire agressive.
Il faut savoir que le protocole électoral prévoyait 1 message par organisation et que la direction avait finalement modifié unilatéralement cette règle pour porter l’autorisation à 2 mails.
Certaines organisations ont communiqué a de multiples reprises, d’autres ont respecté le règlement mais il est clair que ceux qui ont massivement communiqué ainsi ont saturé les esprits et sans doute entrainé un désintérêt pour les organisations syndicales et le C.S.E.
De plus, il faut rappeler que ces messages n’étaient lus que par une très faible proportion des électeurs, principalement les cadres et agents de maitrise mais peu d’employés qui sont pourtant l’essentiel de l’électorat.
L’impact est donc limité mais touche des gens qui votent habituellement beaucoup plus et qui sont aussi prescripteurs pour les employés.
Par ailleurs, la teneur des messages étaient bien indigente, souvent peu de fond, et en gros, « votez pour moi, vous verrez plus tard que je suis le meilleur ».
Mais tout cela ne se décrète pas, il faut aussi apporter des idées précises pour convaincre, des projets et présenter ses candidats, quelques prérequis qui ont souvent été oubliés.
Il a pu être détecté l’envie de devenir élu a tout prix d’avantage pour convenance personnelle que pour l’intérêt général et ce n’est pas l’orientation souhaitée par les électeurs.
Les changements d’étiquettes syndicales de multiples candidats ont aussi énormément brouillé les cartes, les électeurs ne se retrouvant plus dans les nouveaux messages du candidat habituellement choisis.
Nouveau comportement également observé à ce premier tour, les fédérations postales se sont mobilisées aux cotés des syndicats d’entreprise pour assurer une présence de terrain. Il ne faut pas non plus cacher que ces salariés présents dans les agences Adrexo étaient en complet décalage avec nos préoccupations. La situation des postiers qui étaient présents n’a rien à voir avec la situation des salariés d’Adrexo et vous avez été nombreux à vous rendre compte d’une sorte de supercherie qui consistait à assurer une visibilité avec des figurants très éloignés d’Adrexo.
Il y a une différence entre une entreprise privée et une entreprise ex-publique, sur des thèmes importants comme l’absence de matériel de bon niveau, une rémunération à temps partiel pour nous et des emplois très majoritairement à temps plein pour la Poste, et la greffe ne prend pas avec autant d’ADN différent, et la encore, il ne faut pas prendre les salariés distributeurs ou livreurs pour des idiots.
Enfin, les élections au C.S.E. d’Adrexo n’échappent pas à la tendance générale d’une abstention à tous les scrutins que ce soit pour des élections professionnelles que pour des élections politiques.
Mais des sujets capitaux pour les salariés devraient aussi générer des ententes au delà des clivages syndicaux, ce que les électeurs perçoivent comme positif et constructif alors que des organisations ne savent que critiquer les autres gratuitement et inutilement, surtout sans raison, ce n’est pas très encourageant…
Une motivation dégradée des cadres et agents de maitrise
Plus grave et ce n’est pas un secret, les managers cadres ou agents de maitrise ne sont pas à la noce non plus dans l’entreprise.
Ils se retrouvent souvent entre le marteau de la direction et l’enclume des employés, sans avoir les moyens de répondre et d’assurer un management de qualité.
Ils sont souvent décriés mais font souvent tout ce qui est possible pourtant.
Ils voient par ailleurs passer tous les projets les plus fantaisistes de l’entreprise, les promesses d’un retour à meilleure fortune dans quelques mois, depuis des années et ont du mal à se projeter dans cette entreprise qu’ils perçoivent de plus en plus mal.
Alors, dans ces conditions, pourquoi voter ?
Si ce manque de participation est une surprise pour les syndicats, c’est aussi une claque pour la direction qui découvre que ces managers n’ont plus d’intérêt pour elle et délaissent un vote pourtant précédemment très actif (Environs 85% chez les cadres).
Ce manque d’intérêt est tout un symbole et une entreprise doit pouvoir compter sur son encadrement pour changer, progresser et aller de l’avant. Elle doit aujourd’hui se poser les bonnes questions !
Cette démotivation n’est pas nouvelle, mais elle s’exprime aujourd’hui de manière plus marquée, c’est inquiétant.
Nous répétons que l’intérêt de tous les salariés est pourtant d’être représentés par des organisations syndicales puissantes qui intègrent l’ensemble des salariés dans une réflexion globale.
Lorsque l’on voit, par exemple, que des milliers de distributeurs quitteront l’entreprise du fait de la sous traitance postale, croyez vous qu’avec moins de salariés à diriger, la direction maintiendra autant de cadres et agents de maitrise ?
L’impact immédiat aura des répercutions ensuite sur les emplois d’encadrants, c’est une évidence.
Tout est lié et il faut appréhender la situation de l’entreprise dans sa globalité.
En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)
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Bonjour, les permanents, ont comme nous la possibilité de se mettre en grève lors de l’opération des plis électoraux s’ils ne sont pas satisfaits de leur situation.
Le feront-ils ? Le système de primes dont ils peuvent bénéficier peut ne pas les y encourager…
Bonjour,
C’est possible, et nous pouvons vous dire que cette opération donne lieu a beaucoup d’appréhension des permanents qui sont déjà bien occupés dans leurs agences par le travail courant.