Mais que sommes allés faire dans cette galère !

C’est ce que nous pourrions crier si nous n’avions pas alertés il y a déjà bien longtemps sur l’incapacité de l’entreprise à réaliser la prestation de distribution des plis électoraux.

Le journal « Le Monde » dans son édition Web du 5 juillet, et papier du 6, pose encore de nombreuses questions.

L’article, réservé aux abonnés du journal, met en avant à la fois la responsabilité de l’état pour avoir accepté de contracter avec Adrexo sans une étude technique suffisante, et la responsabilité d’Adrexo d’avoir négligé l’organisation en amont.

La cause principale est un manque de main d’œuvre criant.

Le réseau privilégié (réseau « en ligne »)pour engager des intérimaires, imposé par les actionnaires, qui communiquait d’ailleurs partout « sa fierté » de participer à une telle organisation (mais qui a retiré ses publicités depuis… qu’il est moins fier…), s’est montré finalement totalement défaillant.

Avec des intérimaires qui ne se présentaient pas, ou à une mauvaise adresse, l’utilisation s’est révélée un casse tête pour les responsables en charge du recrutement.

D’autant que les intérimaires, eux mêmes, ne savaient pas qui contacter pour avoir des informations.

Avec un nombre très insuffisant de salariés recrutés par ce réseau alors qu’il devait être « LA » solution, toute l’opération s’est trouvée encore d’avantage déséquilibrée.

Les quelques réseaux physiques d’entreprises de travail temporaires sélectionnés se sont également avérés trop petits pour faire face, les grands réseaux du secteur n’ayant pas souhaité travailler avec l’entreprise.

Ce n’est que 3 jours avant le premier tour qu’un grand opérateur du métier s’est décidé à intervenir, sans doute trop tard, même si l’arrivée de ce poids lourd de l’intérim a grandement amélioré la production avec l’arrivée de « vrais » intérimaires, aux bons endroits, et qui savaient pourquoi ils étaient la !

Ceci, conjugué avec un manque de formation des nouveaux arrivants, élément que l’entreprise ne pouvait ignorer, et c’est la grande pagaille qui s’est organisée.

Pensant peut-être passer sous les radars, la direction a voulu aller en force, mais, pour une fois, la dissimulation a été mise au grand jour.

Toute la différence entre le superficiel et le factuel, l’amateurisme et le professionnalisme.

Éric Paumier charge la logistique amont

Il essaye aujourd’hui d’ignorer que les défauts ont surtout été critiqués au premier tour.

Il affirme que 2400 intérimaires se sont présentés mais qu’ils sont rentrés chez eux, faute de plis, pour le second tour.

De quoi amuser tous les responsables qui n’avaient pas reçu tous les plis, certes, mais uniquement des élections régionales.

Les 2400 intérimaires auraient pu sauver les départementales ou d’autres secteurs… souvent reçues plus tôt, mais, non, ils étaient rentrés à la maison…

Au premier tour, la direction reconnaît désormais l’échec, mais se focalise ensuite sur le second tour pour tenter de dissoudre sa responsabilité.

C’est ignorer l’activité de distribution partielle qui a été instaurée par l’entreprise en 2019, via son temps « max » et ses effets tout au long de l’année sur la publicité. Ce temps max réduit la couverture de distribution du secteur mais a aussi provoqué de nombreuses démissions de salariés qui ne concevaient pas de travailler ainsi et d’arrêter la distribution avant qu’elle soit terminée (il faut cependant noter que ce temps max n’était pas en vigueur sur la distribution électorale).

Et maintenant ?

Un réseau totalement à terre, des salariés CDI dépités du résultat, une entreprise et le groupe largement diminué par une image très détériorée après l’avalanche de critiques qu’elle doit subir.

C’est finalement l’ensemble du groupe qui est décrié et qui a perdu la confiance de tous.

Même si l’abstention n’est sans doute pas le fruit de la qualité de la prestation d’Adrexo, même si Adrexo n’intervenait que dans 7 régions, même si la réception des plis a été en partie tardive au second tour, il est patent que l’opération se traduit par un échec remarqué particulièrement au premier tour.

C’est précisément le moment ou l’entreprise ne trouvait pas de main d’œuvre.

Les salariés qui ont travaillés, eux, pour cette opération ont généralement très bien travaillés mais n’étaient pas assez nombreux. Ils se trouvent aujourd’hui montrés du doigt, ce qui est particulièrement injuste, n’étant responsables de rien et devant subir les erreurs et insuffisances de l’entreprise.

Avec une culture du travail non terminé instaurée par le temps « max » qui bloque l’activité des distributeurs, l’entreprise avait déjà pris de mauvaises habitudes mais cette fois, l’opération était trop importante et surveillée pour que ce type de subterfuge passe inaperçu.

C’est peut être dans l’organisation de ces dissimulations que l’entreprise a été défaillante, contrairement à l’habitude, ne prenant pas la mesure de l’importance de cette distribution au regard des électeurs et des nombreux candidats.


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