Depuis quelques mois, l’entreprise fait savoir qu’elle souhaite améliorer son outil de mesure et de contrôle du temps de travail en changeant de matériel.

Qu’est que cela implique ?

Les badgeuses Adrexo sont vieillissantes et ne répondent plus aux besoins.

De plus, la technologie évolue et permet aujourd’hui de meilleurs résultats sur la mesure et le contrôle du temps de travail.

Il ne faut pas se voiler la face non plus, les diverses actions menées par les salariées et des syndicats de l’entreprise comment à produire des effets et à inquiéter l’entreprise.

En effet, les retenues effectuées sur les salaires posent des problèmes juridiques certains qui pourraient finalement couter cher.

La direction souhaite donc faire évoluer l’outil et permettre une meilleure gestion de la productivité.

Le projet consiste à fournir un PDA a chaque distributeur, un peu sur le modèle de celui qui est utilisé par nos collègues livreurs de colis.

Ce PDA afficherait le plan du secteur et la géolocalisation des boites qui doivent recevoir un courrier et l’on peut imaginer (et même espérer) qu’il le fasse de manière beaucoup plus précise afin d’éviter les sonneries à des points non concernés du fait d’une marge d’erreur de positionnement trop importante.

De même, il pourrait définir un circuit optimisé pour éviter des erreurs qui allongent le temps de marche et donc de distribution.

Sur ce point, notre avis est double :

  • Ce peut être une aide intéressante pour un nouveau distributeur car nous savons tous que les premières semaines sont difficiles et que la connaissance du secteur est un élément important pour gagner du temps et s’organiser.
  • Ce peut être un élément perturbateur pour celui qui connait bien son secteur et qui a déjà optimisé son parcours grâce à son expérience.

Vous qui connaissez le métier de distributeur, vous percevez parfaitement ces deux avis.

Autre modification, la géolocalisation du distributeur pourrait se faire en temps réel.

La encore, les avis sont partagés entre ceux qui ne veulent pas, pour des raisons personnelles ou par principe, être suivis en temps réel et d’autres qui y sont indifférents.

Il est vrai que nous sommes aujourd’hui tracés par tellement de choses que le principe devient un peu caduc.

Pour nous, l’important est que la géolocalisation soit proportionnée au but recherché. C’est d’ailleurs le critère que retient la Cour de Cassation dans ce domaine.

Si l’objectif est de mettre à jour les données chaque jour pour connaitre l’état de la distribution, un suivi permanent ne semble pas utile.

Nous attendrons les arguments de la direction sur ce point si elle entend proposer une géolocalisation en temps réel.

La ou il peut être utile de suivre un salarié (pour la livraison de colis par exemple), il peut paraitre excessif d’effectuer un suivi permanent d’un distributeur, ce qui n’est finalement pas très utile pour obtenir une information suffisante pour l’entreprise.

Enfin, ce dispositif serait capable d’appeler l’entreprise pour demander des informations ou obtenir le déblocage du fameux temps « max » par exemple.

L’usage du téléphone personnel ne serait donc plus nécessaire.

Le directeur général nous a expliqué que si le distributeur suivait le parcours optimisé et qu’il était bloqué par le temps Max, le manager n’aurait qu’a vérifier qu’il a effectué un travail normalement « productif » pour autoriser la poursuite de l’activité.

En quelque sorte, ce serait une simple formalité…

Mais en revanche, si le parcours n’avait pas été respecté, le manager pourrait alors être beaucoup plus « exigeant »…

Très clairement, l’appareil sera en capacité de transmettre le parcours (mais c’est déjà le cas aujourd’hui) et d’indiquer la vitesse de marche (c’est déjà le cas aujourd’hui) et la vitesse de déplacement en voiture (c’est aussi le cas aujourd’hui) ainsi que le nombre et la durée des arrêts, une manière de contrôler la productivité.

Tout cela reste donc à étudier et bien sur, à négocier afin d’obtenir un accord d’entreprise.

Cependant, sans vouloir parler à la place des autres, les syndicats représentatifs dans l’entreprise, et en premier lieu la C.A.T. seront sans doute très attentifs aux avancées en faveur des distributeurs et à la gestion de ce nouvel outil car si la badgeuse a été incontestablement une avancée, les écrêtages imposés par l’entreprise n’avaient pas été interdits par l’accord d’entreprise et constituent un abus pratiqué par la direction qui lèse les salariés.

Il faudra donc obtenir de fortes garanties.


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

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