ADREXO (Milee) : la médiation prend l’eau

Début septembre, nous vous annoncions la mise en œuvre d’une médiation entre trois organisations syndicales représentatives et la direction d’Adrexo sous l’égide de la Direction Générale du Travail.

En effet, ces trois organisations se préparent à assigner Adrexo en justice sur le thème du non respect de l’accord d’entreprise sur le paiement du temps de travail.

Avant d’actionner, l’inspection du travail d’Aix en Provence a été désignée pour mener cette tentative de rapprochement des parties.

Une première réunion a pu se dérouler le 8 septembre, les représentants des trois organisations (F.O., U.N.S.A. et C.A.T.) ont pu développer leurs arguments face à la direction et des inspecteurs du travail.

Il s’agissait principalement de décrire la situation pour la bonne compréhension des demandes.

Le thème principal est l’utilisation de la badgeuse et la prise en compte de la réalité des heures travaillées alors que l’entreprise s’autorise à réduire le temps de travail payé, tout en connaissant la réalité.

Notre position est claire :

Le temps passé au travail doit être intégralement payé.

Le salarié qui a mal utilisé sa badgeuse, fait une erreur sur son secteur ou rencontré un problème de fonctionnement ne doit pas faire l’objet de retenue de salaire.

Il est quand même tout à fait étonnant qu’il soit nécessaire de demander que l’intégralité d’un temps de travail au smic soit payé.

Si il y a un problème avec un salarié, il est reçu, formé, accompagné et éventuellement sanctionné, comme ce serait le cas habituellement.

S’agit il d’une demande d’un avantage quelconque que d’être payé au salaire minimum de l’intégralité du temps passé ?

A l’évidence, non.

L’inverse n’est pas normal et semble toutefois ne pas poser de problème pour Adrexo.

La position soutenue le 8 septembre par l’entreprise est que le travail en autonomie ne permet pas un contrôle total et que l’entreprise ne veut pas payer du temps qui n’a pas été réellement travaillé.

De quoi faire bondir les syndicalistes présents.

La critique principale de notre côté réside dans le mode de traitement des anomalies constatées par l’appareil.

Immobilité, badgage hors secteur, badgage deux fois, sont quelques exemples rencontrés pour lesquels Adrexo se permet de modifier, à la baisse, le temps comptabilisé.

Dans certains cas, des régularisations sont ensuite possibles mais ne sont pas toujours effectuées et en l’absence d’action managériale les retenues se répercutent sur la paye.

Très concrètement, si le manager ne fait rien, le salaire est réduit.

Bien souvent, il ne peut d’ailleurs rien faire de manière automatique dans l’outil informatique de l’entreprise ou certains motifs ne permettent tout simplement pas de procéder à des modifications.

D’éventuelles régularisations « manuelles » peuvent être proposées mais sont très difficilement validées par la direction qui encourage même parfois à ne pas les proposer pour éviter d’avoir à les refuser. Sur ce point, le même fonctionnement perdure après la première réunion et nous en avons les preuves.

D’après le directeur général d’Adrexo, il n’y a aucune volonté de faire des économies et l’entreprise souhaite – bien évidement – payer la totalité des heures travaillées !

Ces « écrêtages » représenteraient 400 000 euros à l’année et seraient donc « à la marge » et presque pas un sujet.

C’est pourtant important pour ceux d’entre nous qui se voient retenir plusieurs heures de travail régulièrement !

Du côté de l’administration, il a été rappelé que certaines retenues pouvaient constituer une sanction pécuniaire interdite par le code du travail et que d’autres « écrêtages » pouvaient être interprétés comme du travail dissimulé par dissimulation d’heures.

Là dessus, la direction générale d’Adrexo voit une solution par le recours aux conseils de Prud’hommes pour chaque salarié concerné.

Sachant que vous êtes peu nombreux à franchir le pas, ce n’est évidement pas sérieux.

Finalement la direction concède des anomalies dans la régularisation des heures litigieuses et va étudier des possibilités d’améliorations et devait en faire part aux organisations syndicales engagées dans la démarche de médiation.

Pour nous, cette phase est importante, de manière à permettre la mise en place d’un plan d’action concret en faveur des salariés.

Au fond maintenant, les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d’action. L’époque serait aux tables rondes et à la détente. Hein ?

Prévu initialement début Novembre, une seconde réunion doit se tenir finalement à la fin de ce mois.

D’une part, en raison du non respect du calendrier fixé et d’autre part au regard des changements opérés par la direction qui sont inexistants, nous avons peu à attendre de cette seconde séance puisqu’elle était destinée à évaluer les changements mis en place par la direction.

Il est probable que cette seconde réunion soit donc sans objet.

Comme vous pourrez tous le constater, les immobilités et autres anomalies restent retenues en toute illégalité et cela nécessitera sans doute de faire arbitrer ce différent.

Nous avons mis à profit ce délai pour rassembler de nouveaux éléments de preuve, grâce à vos communications en particulier, avec des refus de régularisation, des récapitulatifs qui présentent des anomalies non régularisées, et une série d’autres éléments tout aussi édifiants.

Nous détenons également désormais la position officielle et écrite de la Direction Générale du Travail et de l’inspection du Travail d’Aix en Provence qui nous conforte dans notre appréciation des faits et sur l’illégalité du fonctionnement du traitement des salaires dans l’entreprise.

L’ambiance est donc comme qui dirait plutôt « morose »…

Faut r’connaître… ca sera du brutal !


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6 Commentaires

  1. L’attitude de la direction ne bouge toujours pas, tout est bon pour ne pas payer les heures travaillées que ce soit au classement du courrier comme à la distribution. Tenez bon acculez ces patrons voyous qui finalement ne se rendent peut-être plus compte ce qu’ils sont devenus. ( Enfin je l’espère)

  2. bravo
    j’avais voulu faire ça l’année dernière mais c’est tombé à l’eau. Comment réclamer son du?

    • Bonjour,
      Pour une situation individuelle, c’est assez simple, écrivez nous un mail afin d’engager une procédure Prud’homale.

  3.  » Au quatre coins de la France qu’on va la retrouver la direction, éparpillée par petits bouts, façon puzzle…  »
    Excellente référence !!

    Maintenant 6 ans se sont passés depuis les accords du paiement au temps réel et toujours les mêmes problèmes …!
    Pourtant tout devrait être simple.
    Une badgeuse, un temps de départ et un temps de fin. ( en résumé )
    Mais visiblement ça c’est dans un monde parallèle !
    Chez nous c’est plutôt l’invention d’un temps théorique puis le temps max puis le code, l’immobilité de 7′, le tri et classement courrier oublié…etc…!
    bref…la vie quoi.
    Bonne soirée

  4. Bonjour étant dans la société adrexo depuis 13 ans. Beaucoup de chose ne vont pas et je c est pas comment faire valoir mes droits

    • Bonjour,
      Vous pouvez prendre contact avec nous par mail afin de nous expliquer vos difficultés.

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