Un salarié qui abandonne volontairement son poste de travail va pouvoir être présumé démissionnaire.

Les députés et sénateurs en commission mixte se sont en effet mis d’accord sur cette mesure dans le cadre du projet de loi sur le marché du travail.

Qu’est-ce que cela implique au niveau procédure et indemnisation et à partir de quand la règle va-t-elle s’appliquer ?

L’abandon de poste est constitué lorsqu’un salarié ne vient plus travailler sans justifier de son absence.

Actuellement, la démission ne se présume pas, il n’est donc pas possible de considérer que la salarié à démissionné.

Il peut soit rester dans cette situation soit l’entreprise peut engager une procédure de sanction disciplinaire allant jusqu’au licenciement pour faute grave.

L’entreprise doit cependant tenter de prendre contact avec le salarié afin d’en savoir plus sur les raisons de son absence.

En cas de licenciement pour faute grave, le salarié n’a pas le droit à une indemnité de licenciement ni à une indemnité compensatrice de préavis mais peut prétendre au chômage contrairement au salarié démissionnaire (sauf démission légitime).

Un débat est né du fait qu’un salarié qui procède à un abandon de poste ait accès à des conditions d’indemnisation plus favorables qu’un salarié qui démissionne, ce qui peut paraitre inéquitable.

Finalement, la loi va créer une présomption de démission qui s’appliquera lorsque le salarié abandonne volontairement son poste et ne reprend pas le travail après mise en demeure.

Un délai minimum viendra fixer des règles à respecter pour constater l’abandon de poste et le salarié sera présumé avoir démissionné à l’expiration de ce délai.

Le salarié pourra toujours contester cette présomption en saisissant le conseil de prud’hommes qui devra statuer dans un délai d’un mois.

Si le salarié absent reprend le travail après un abandon de poste dans les délais requis, il ne pourra pas être considéré comme démissionnaire.

Cette modification intéresse de nombreux salariés d’Adrexo qui utilise le moyen de l’abandon de poste pour quitter l’entreprise, ce qui ne sera donc plus possible.

Souvent, ces salariés ont de bonnes raisons de le faire. Si le motif est lié à la santé, il faudra d’avantage avoir recours aux médecins du travail, ce qui est d’ailleurs financièrement plus favorable, et si le motif est lié à un non respect du contrat de travail, le salarié pourra avoir recours au juge Prud’homal pour résilier le contrat de travail aux tords de l’employeur, ce qui donnera droit aux indemnités chômage cette fois.

quand s’appliquera la mesure ?

Après l’accord des deux chambres, un vote formel doit avoir lieu cette semaine à l’assemblée nationale et aujourd’hui, 17 novembre au Sénat.

Ce sera ensuite au Conseil constitutionnel de valider la mesure car il ne manquera pas d’être sollicité par les groupes d’opposition.

Cette mesure ne sera pas applicable qu’après publication des décrets d’application et sans doute pas avant 2023.


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

Subscribe to get the latest posts sent to your email.