Milee (ex Adrexo) : une gestion calamiteuse

Milee va mal et nos actionnaires en portent la responsabilité.

Quelques syndicats commencent à se réveiller aux côtés de ceux qui tirent la sonnette d’alarme depuis longtemps.

Nous ne parlons pas du syndicat « maison » qui navigue les yeux bandés aux côtés de la direction qui la créé mais bien des syndicats responsables qui ont pignon sur rue et donc une responsabilité à assumer devant les salariés car ils continueront à exister quoiqu’il arrive.

Il ne s’agit pas pour nous d’affoler inutilement nos collègues, Adrexo-Milee a longtemps été la poule aux œufs d’or et l’est encore à plus d’un titre tant financièrement que pour jouer les assistés auprès de l’état.

Etat, qui, aujourd’hui, connait bien Adrexo… même si l’entreprise de présente sous un nouveau nom aux portes des caisses publiques.

Nous sommes peu nombreux dans le paysage syndical de l’entreprise a exprimer notre défiance vis à vis des actionnaires du groupe Hopps et donc de Milee.

Pour eux, à titre personnel, tout va bien.

Grace à l’argent reçu pour la reprise d’Adrexo en 2017 (près de 70 millions d’euros), aux revenus d’Adrexo ensuite (le magazine Capital évoquait pour les actionnaires un revenu mensuel facturé de l’ordre de 50 000 euros chacun), ils ont pu continuer à exploiter d’autres entreprises, emprunter et finalement céder colis privé qui était moribond en 2017 (il avait fallu flécher quelques millions en urgence pour éviter la fermeture en 2016/2017).

Certes, cette vente n’a rapporté qu’un peu plus de la moitié de ce qui était espéré par nos actionnaires (rappelez vous du mirage boursier) mais cela a tout de même rapporté près de 600 millions.

Une fois les dettes abyssales remboursées, le rachat de quelques entreprises passé, et surtout, les actionnaires remboursés de l’argent qu’ils n’avaient pas investis (!!!), et la poursuite de pratiques génératrices de non-qualité, il ne reste aujourd’hui plus grand chose pour maintenir l’entreprise Milee à flot.

Nous ne détaillerons pas ici la situation de chaque entreprise du groupe, dont les quelques nouvelles entrées tout aussi inutiles que les précédentes, car il faudrait un livre pour tout expliquer !

On comprend bien pourquoi il nous a été nécessaire de mettre aussi le groupe au tribunal pour imposer la mise en place d’un comité de groupe, ce que les dirigeants refusent toujours de faire et s’évertuent à laisser trainer. Quand rien ne peut être obtenu par la négociation, il faut avoir recours aux arbitrages.

A de très nombreuses reprises, l’entreprise a eu des occasions de tirer profit de son activité.

Sur l’imprimés publicitaires, déjà, son cœur de métier, où elle a décidé de négliger la qualité au profit de l’argent en économisant sur les salaires, et en produisant un travail en trompe l’œil mettant sa force commerciale en difficulté, ceux-ci étant d’avantage occupés à faire les pompiers pour éviter de perdre des clients que de chercher de nouveaux marchés.

Sur le courrier, ou les mêmes causes produisent les mêmes effets, et ou l’espoir de devenir un acteur majeur du secteur s’est évaporé sans doute définitivement.

Frédéric Pons, un des actionnaires de Hopps, disaient du concurrent historique qu’on « allait lui casser les dents ! » Aujourd’hui, c’est lui qui rigole tout sourire et Adrexo n’est plus un sujet pour lui.

Sur la propagande électorale ou ce marché colossale aurait pu permettre d’envisager l’avenir autrement et pour lequel l’entreprise s’est rétamée dans les grandes largeurs et y laisse encore aujourd’hui des plumes.

Le changement de nom n’a été d’aucun effet, toutes les communications externes rappelant que Milee est « l’ex Adrexo ».

Sur le colis ou l’activité est en berne comme la rentabilité qui manque également.

Pourtant courrier et colis étaient des leviers de retournement de l’entreprise parait-il !

Sur 150 euros qui connait déjà des difficultés à la suite d’une pantalonnade qui génère aujourd’hui un retrait du nombre d’abonnés qui pourraient atteindre 30% sur certaines zones.

La encore, il fallait contourner l’absence de qualité par du bluff et ils ne se sont pas rendus compte que ca allait se voir !

D’autant, que sur tous les sujets désormais, il se dit qu’il est prudent de se méfier.

Mais ca s’est vu, et le retrait des « stop pub » démontre l’absence de rigueur et la volonté d’aller vite, trop vite, par tous les moyens.

Petit à petit, l’entreprise est de plus en plus pauvre, mais seulement l’entreprise.

Les choses ont un peu changé pour nos actionnaires grâce à la vente de colis privé qui a directement rapporté beaucoup d’argent.

Pour autant, le groupe n’a plus cet actif et consomme le produit de la vente pour tenir.

Les actionnaires, eux, qui n’avaient pas mis 1 euros dans la reprise d’Adrexo, sont aujourd’hui riches.

Nous verrons bien si maintenant qu’ils en ont la capacité, ces valeureux actionnaires acceptent de financer l’activité de l’entreprise sur leurs deniers ou s’ils préfèrent emprunter (si toutefois quelqu’un accepte de prêter).

Car, pour le moment, ca n’en prend pas le chemin.

L’entreprise DTH (Drive To Home), qui livre les courses des « drive » aux domiciles des clients et qui aussi est un puit sans fond financier, vient d’être détachée d’Adrexo (dont elle était la filiale) pour être cédée à Hopps (la holding du groupe) qui y voit ici une opportunité pour emprunter de l’argent afin de la racheter.

Rappelons que l’opération se déroule depuis longtemps et par étape : on crée une activité à l’intérieur d’Adrexo, on la finance avec Adrexo (Etudes, locaux, matériels, logistiques, salariés,…) puis on en fait une filiale d’Adrexo, et on vend à Hopps… Ni vu ni connu, l’entreprise montée dans Adrexo est exfiltrée toute prête.

La méthode est simple : une personne étrangère à l’entreprise (le commissaire aux apports) valorise l’entreprise pour indiquer ce qu’elle vaut.

L’acheteur emprunte de l’argent pour l’acheter à ce prix et verse l’argent au vendeur.

En ce qui concerne DTH qui appartenait à Adrexo, c’est donc Hopps qui emprunte et paye Adrexo.

On reste en famille !

Résultat, quelques millions pour Adrexo pour aller un peu plus loin mais sans sa filiale et donc une partie de ses actifs.

Rassurez-vous, dans ce groupe, la trésorerie est gérée dans un pot commun, dons les millions sus-cités sont à disposition de tous !

C’est un peu comme si vous vendiez une voiture à vos parents.

Demain, vous n’avez plus la voiture mais vous continuez à payer pour la faire rouler et vous pouvez dépenser l’argent du véhicule.

A la fin, vous n’avez plus rien.

Au bout du bout, dans l’aventure Hopps, Adrexo, Milee et consorts, ce sont les salariés qui trinquent.

Après avoir encouragé des deux mains ces aventures financières, certains syndicats s’interrogent aujourd’hui sur la finalité de ces projets.

Il est grand temps !

Hier petits télégraphistes de la direction, prêt à reproduire tous les communiqués les plus improbables, ils crient aujourd’hui au scandale social et financier.

Enfin !

A un moment, il faut se poser les bonnes questions et ne pas penser qu’a son petit confort syndical car à la fin, tout le monde est concerné, et pas seulement les « simples » salariés.

Nous sommes tous dans le même bateau, l’entreprise est un tout et il est nécessaire de considérer un ensemble et de ne pas voir son intérêt individuel. Nous notons une évolution dans quelques organisations mais la prise de conscience est tardive, peut-être trop tardive d’ailleurs. Syndicalistes ou pas, la fin sera la même pour tous les salariés si l’entreprise devait fermer.

Les erreurs de gestion dont on peut soupçonner qu’elles soient volontaires pour une grande partie se voient aujourd’hui confrontés à la réalité des marchés qui nécessitent une solide qualité de service.

Tout cela est démontré par de multiples entreprises en France et dans le monde, qui ont mis la qualité au cœur de leurs dispositifs et qui s’en félicitent en ayant un retour sur investissement très important et une notoriété qui n’est plus à prouver.

Elles réduisent ensuite légèrement la qualité de service pour rester sur un niveau élevé mais moins couteux.

Un angle d’attaque du marché qui est très différent du groupe Hopps et d’Adrexo qui génèrent aujourd’hui un déficit cumulé gigantesque alors que notre concurrent principal connaissait jusqu’à peu une situation bénéficiaire.

C’est pourquoi de notre coté, nous allons continuer de vous informer. Vous vous ferez ainsi l’idée que vous voulez de nos choix et actions mais nous ne cachons rien de notre volonté d’agir pour l’emploi dans l’entreprise mais pas à n’importe quel prix et refusons l’esclavage et la précarité imposée à nos collègues.

Encore une fois, la partie n’est pas perdue pour une entreprise qui dispose d’un réseau national qui pourrait faire bien plus que ce qu’il fait aujourd’hui.

En dégradant l’activité, l’entreprise s’est interdit l’accès à de nombreuses activités auxiliaires qui ne peuvent être réalisées qu’avec un suivi et une attention soutenue. Ne croyez-vous pas que des salariés qui passent chaque semaine devant tous les domiciles de France ne puissent pas produire des services divers en plus de la distribution ?

Il faudrait juste qu’ils soient correctement payés, impliqués, et qu’ils restent dans l’entreprise pour être productifs et fiables. Adrexo aurait pu avoir cette force. La direction en a décidé autrement pour privilégier l’argent.

Ce choix est lourd de conséquences, et son maintien est volontaire. D’autres pistes s’ouvraient tant que le groupe disposait de la trésorerie nécessaire.


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30 Commentaires

      • Bonjour, justement en parlant des PDA , paraîtrait il qu’il faudrait suivre le PDA pour faire notre tournée sous peine de ne pas être payé de notre temps réel ?
        J’espère que n’es pas vrai ?!
        Personnellement je ne le suivrai pas le pda…

        • Bonjour,
          Ce n’est pas vrai pour le moment, car le logiciel n’est pas prêt mais ca le sera dans l’avenir peut être.

          • Ce qui veut dire que si on doit prendre une déviation pour contourner une rue obligatoire du pda on ne serait pas payé ce qui serait absolument illégal et même le trajet obligatoire du pda est il légal

          • D’après nos premières informations, un écart de parcours ne serait pas forcément synonyme d’absence de paiement, mais simplement serait analysé lors de la demande de temps dépassement du temps max.
            Car, le code serait donné à distance après vérification du parcours.
            Le parcours imposé peut être légal et relève du pouvoir de direction qui peut choisir de faire travailler son salarié plus longtemps en le faisant passer par un parcours de son choix. L’important, c’est qu’il soit rémunéré en conséquence.

          • Oui mais mon centre m’a dit qu’il mettrai plus les kms sur les feuilles de routes car c le PDA qui va décider des kms. et sa a partir de la semaine prochaine donc je voudrais pas me retrouver sans kms.
            Ils ont été au courant quand les centres de cet info ??

          • Le centre n’a absolument aucune possibilité technique de mettre plus ou moins de kilomètres.
            Aucun changement la semaine prochaine.

          • Si c’est comme sa un jour,je démissionne direct,yen a marre de tout ce bordel !

  1. L’amateurisme et le fait de prendre employes clients directs et clients cible pour des crétins et des vaches a lait a ses limites et là nous y arriverons. Le travail dissimulé est en passe de se faire rembourser par les chois de certains. L’exploitation trouve ses limites. Quand on a aucun sens du management et de la qualité a la fin on tombe. Va falloir songer a trouver une solution de repli pour l’avenir.

  2. Bonjour la CAT,
    Merci pour ces informations mais malheureusement je pense que tout le monde s’en doutait… Oh comme c’est bizarre!!! Nos dirigeants (enfin plutôt des clowns de kermesse) ont encore bouffée toute la trésorerie comme en 2016/2017 sauf que là il n’y aura pas de vente colis privé pour sauver la boîte… Le pognon qui restait sur le compte, ils l’ont tout dépensé dans leur grosse paye et surtout les spots pub tv, …etc pour le fameux magazine 150€ (Enfin si on peut appeler ça un magazine). Ce magazine devait nous sauver mais il va finir par nous couler… Sûrement lancer trop vite et surtout pas assez abouti. Bonne chance à tous pour la suite.

    • Quand millee recrute ils pourraient arrêter de dire que l’on est autonome et libre de tourner comme on le souhaite car ceci n’est plus d’actualité….

  3. Suivre le parcours optimisé du pda pour distribuer des pubs sur des secteurs que nous connaissons par cœur cela serait de la folie ! J’espère que le logiciel ne sera jamais fonctionnel

    • Si ca se traduit par un paiement au temps réel, pourquoi pas… même si on met plus de temps, si le parcours peut assure une juste rémunération, cela relève du pouvoir de direction de l’employeur.

  4. Bonjour moi j aimerais savoir quand on sait que les caisses sont vides et que nosdirigeants font tout ce qu ils peuvent pour gruger les distributeurs temps pas paye et surtout kilomètres pas payés donc par quel miracle avec le PDA ils vont pouvoir nous payer a l heure réelle et payer tous nos kilomètres
    J attends votre réponse

    • Bonjour,
      On le sait déjà.
      Le PDA ne changera rien à la situation actuelle, c’est la même application avec un écran plus grand et un meilleur confort d’utilisation, rien de plus pour l’instant.
      Enfin, le PDA ne génère pas de changement pour les kilomètres.

  5. Tout est fait en sorte de nous dégoûte , de nous faire démissionner , j ´ai commence il y a 10’ans dans badgeuse, sans courriers, nous étions libre , sans pression . Et désormais c’est devenu horrible à vivre de distribuer les publicités , chaque semaine 30 couriers en plus, j ´en suis arrivé à 300 par semaines avec 800 pubs en’4 h30 de temps. C’est inadmissible, de l esclavagisme moderne et maintenant une badgeuse qui nous dira le parcours que l’on doit faite . Mais où va t on ? Il faut réellement se réveiller là . Ce ´n’est plus possible de continuer dans des conditions pareilles.

    • Bonjour,
      La nouvelle badgeuse n’impose pas de parcours pour le moment.

    • Bonsoir Gilbert, je suis entièrement d’accord avec vous. J’ai également commencé il y a 10 ans et c’était beaucoup plus agréable, sans pression, sans cette badgeuse qui bipe sans cesse et surtout sans ces saloperies de courriers à trier bénévolement…

  6. Bonjour cat une petite question si je me trompes pas normalement le contrat CDI fait fois non éclairé mes lenternes su le contrat signé entre Milee est le distributeur sa indique que nous sommes libres du sens de démarrage du secteur donc Milee ne pourrai pas nous obligé a avoir un sens obligé par la direction moi personnellement je continuerai comme je fais actuellement.merci pour la réponse.

    • Bonjour, le contrat prévoit que le distributeur est libre de s’organiser comme il le souhaite, mais tout cela peut être encadré et dans le futur la proposition que fait l’entreprise est de déterminer un parcours qui pourra être suivi pour que le temps mis à la Distribution soit payé entièrement. N’oubliez pas que nous n’aurons plus de publicité à distribuer dans toutes les boites et qu’il n’y aura que des boites ciblées à distribuer.

  7. Pour le moment …sa ve tous dire on va devenir des robots plus aucune liberté cracker surveiller…

  8. Bonjour,
    Cette nouvelle badgeuse ne va pas pouvoir simplifier et accélérer notre rythme de travail. C’est juste un moyen de diminuer le temps repère et donc le temps max.
    Pour les distributeurs expérimentés, soit 70% du personnel sur le terrain, c’est déjà stressant de mettre en BAL à la fois des pubs des courriers et des magazines 150 euros. On ne pourra donc pas faire plus vite au risque d’oublier involontairement ou volontairement des plis adressés. Personnellement je suis plus rigoureux sur les adressés que sur la pub et on ne va plus dans les impasses depuis longtemps.
    Le seul point positif pour Milee et donc pour nous est le nombre croissant de courriers et de fournisseurs de courriers. Ca rapporte juste de quoi nous payer en 2023. En 2024 c’est la grande incertitude…

  9. Bonjour,
    Voila ma question
    Je suis en retraite depuis 2003,et j’ai repris du service dans ma derniere entreprise le 2 decembre 2004 jusqu’a novembre 2020.
    Or je suis rentre chez Adrexo en septembre 2009 comme distributeur et licencie le 1ér juin de cette année pour raison d’inaptitude « L’etat de santé fait obstacle à tout reclassement dans un emploi  »
    Ai je droit à des points supplémentaires pour ma retraite pour ces 2 emplois et principalement au sein de l’entreprise « Adrexo ». Merci pour votre réponse.
    Dossier 3644

  10. Bonjour je n’aie qu’une question après lu votre article, quelle est la pérennité de l’entreprise sur long terme d’après vous?

    • Bonjour, nous pensons qu’il faudra en reparler fin août début décembre.

  11. La Poste distribue de plus en plus les imprimés Adrexo. Ça craint, pour les 2 entreprises !

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