Pour votre information, et compte tenu des inquiétudes diverses, nous souhaitons faire un point sur l’état des difficultés en cours.

La société Milee (ex-Adrexo) traverse une nouvelle fois une période difficile au niveau financier.

Très clairement, les caisses sont vides, le chiffre d’affaires en baisse et les coûts en hausse.

Le groupe qui sert de holding à l’entreprise (Hopps group) n’est pas en capacité d’aider l’entreprise étant lui-même en difficulté.

Ceci se traduit par des retards de paiement sur les salaires, les loyers, les fournisseurs…etc…

Vous savez déjà tout ça, rien de nouveau.

Pour durer, l’entreprise a donc besoin de se refinancer. Elle veut le faire par l’emprunt et a demandé à l’état de l’aider à trouver un organisme préteur, car les banques « classiques » financent très difficilement des entreprises en difficulté.

C’est le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (C.I.R.I.) qui œuvre pour cela puisque c’est sa spécialité et qu’il est chargé par l’état d’intervenir en faveur des entreprises en difficulté.

L’état n’a pas le droit de prêter lui-même, ni de verser une subvention à une entreprise. Il ne peut donc verser directement une somme d’argent à l’entreprise.

Il doit donc trouver un organisme spécialisé qui pourra le faire. Dans ce cadre, l’état peut éventuellement garantir ce financement en se portant garant du remboursement par l’entreprise.

C’est le principe du prêt garanti par l’état qui a été massivement utilisé pendant la période « Covid » par exemple.

L’état peut aussi intervenir dans un autre domaine en décalant le versement des cotisations sociales et fiscales d’une entreprise pour lui permettre de respirer pendant un certain temps.

Cela ne fait pas rentrer d’argent mais cela évite à l’entreprise d’en sortir et lui donne un peu de trésorerie.

Dans le cas de Milee, le C.I.R.I. intervient sur ces deux volets, ce qui est d’ailleurs classique pour lui.

D’une part en cherchant un financeur et d’autre part en organisant un moratoire sur le paiement des cotisations.

Si l’état est obligé d’intervenir pour trouver un organisme préteur, c’est parce que l’opération est risquée et que les banques « classiques » n’interviendraient pas et qu’aucun préteur spécialisé ne voudrait financer l’entreprise sans la garantie de l’état.

La aussi, cette procédure est « normale ».

Milee n’aura donc un apport en trésorerie que lorsqu’une banque ou un fond aura validé un engagement, que l’état y aura apporté sa garantie et que ce même état se sera lui aussi garanti sur le patrimoine de l’entreprise.

Il existe des sociétés spécialisées dans le financement « à risque » mais comme nous le savons tous, un banquier n’est pas totalement désintéressé et il va faire payer plus cher le client qui présente un risque mais il va aussi demander des garanties.

Chez Milee et Hopps, il y a des entreprises qui perdent de l’argent mais qui peuvent toutefois intéresser d’autres entreprises et qui peuvent donc constituer une valeur, il y a aussi un immeuble de bureau à Aix en Provence qui peut constituer une garantie.

C’est ce qui avait été fait dans le passé.

En cas de défaillance de l’entreprise, l’organisme préteur pourra se rembourser sur les biens placés en garantie, mais aussi appeler l’état pour solder la dette puisque celui-ci serait garant.

l’état peut garantir un prêt mais doit aussi prendre des précautions car il se verrait immédiatement accusé d’avoir trop facilement apporté sa garantie et de dilapider l’argent public alors qu’il n’avait pas pris suffisamment de précautions.

Il va donc prendre, lui aussi, des assurances comme le ferait un organisme bancaire.

Bref, sans rentrer dans des détails que nous ne connaissons pas, l’état va encadrer sa garantie de précautions de manière à ne pas trop perdre en cas de défaillance tout en encourageant le refinancement de l’entreprise et son développement.

En cas de défaillance, l’entreprise s’éteindrait mais l’état pourrait récupérer le produit de la vente d’éléments corporels et/ou incorporels afin de rembourser le solde d’une dette à l’organisme préteur privé.

Tout cela peut prendre le nom de nantissements, d’hypothèques ou de fiducies selon les moyens et les méthodes utilisées.

Pour un nantissement ou une hypothèque, l’entreprise reste propriétaire des actifs grevés de ces sûretés alors qu’en fiducie-sûreté, l’actif fait l’objet d’un transfert de propriété à un fiduciaire (généralement un organisme spécialisé) jusqu’à extinction de la dette, moment où l’actif redevient propriété de l’entreprise. Toutefois, pendant le temps de la fiducie, l’organisme propriétaire concède une mise à disposition de l’actif à l’entreprise.

En clair, l’actif ne vous appartient plus mais vous continuez à le gérer et en retrouvez la propriété après remboursement de la dette.

Nous en sommes là.

Ces démarches sont longues et difficiles et nécessitent des sécurisations juridiques qui prennent du temps.

Il n’y a pas un sous de plus dans les caisses à ce jour, mais il y a toujours une perspective de refinancement par l’emprunt et un projet de développement pour durer.

L’entreprise est dans une situation transitoire comme peuvent l’être des centaines d’entreprises. Elle veut durer avec la mutation de son offre vers le développement de 150euros.fr

De notre point de vue, ces démarches capitalistiques ne posent pas de problèmes et nous ne devons nous inquiéter que des conséquences pour les salariés.

Elles sont déjà lourdes puisque les effectifs ont été divisés par deux, sans aucun accompagnement (P.S.E., P.D.V. ou autre) alors que notre concurent Mediapost vient de signer un accord d’entreprise visant à réduire le nombre de ses salariés.

Il faut dire que le contexte est différent.

La Poste, son groupe de tutelle, précédemment organisme public, est une société privée depuis longtemps.

Sa taille est si importante qu’elle peut financer les mutations technologiques et qu’elle entend accompagner socialement ces évolutions.

Nous avons donc raison de nous inquiéter de la situation financière actuelle car elle a et aura des conséquences sur les salariés de Milee qui ne peuvent bénéficier des mêmes mesures et qui sont de plus en plus maltraités socialement.

C’est sur ce point que nous entendons jouer pleinement notre rôle d’organisation syndicale de salariés.


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

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