Et c’est peu dire !

Or, actuellement, Milee (Hopps) n’est riche que de son réseau…

Face aux incertitudes qui pèsent sur Milee et plus généralement le groupe Hopps et ses filiales, beaucoup d’encadrants se posent des questions.

C’est légitime et la direction tente de désamorcer les crises en communiquant toujours de la même manière : « tout va bien ! ».

Pour les commerciaux, la mode est au digital, et il faut faire feu de tout bois pour vendre des campagnes numériques et s’inventer expert du numérique.

Il n’est pas contestable que ce mode de diffusion de la publicité à la cote.

Porté principalement par les réseaux sociaux, il est de bon ton de laisser imaginer aux clients qu’ils seront bientôt victimes d’un succès incontrôlable après avoir diffusé une image sur Facebook.

En réalité, les choses sont un peu plus compliquées, car le numérique nécessite des caractéristiques qui n’étaient pas forcément indispensables pour une diffusion de masse par l’imprimé publicitaire.

La créativité d’abord, permet de s’illustrer et les moyens à mettre en œuvre ensuite ne correspondent pas aux capacités des petits clients locaux.

Pour les gros, ils disposent en interne d’un service dédié ou font appel à une agence spécialisée qui a pignon sur rue et qui sait prouver rapidement l’intérêt de la méthode.

L’intérêt du numérique, c’est aussi sa part de mystère, qui arrange bien les prestataires. Une fois le budget dépensé sur les réseaux, c’est un peu la bouteille à la mer, avec une maîtrise très limitée de la diffusion et surtout très peu de précision sur les cibles atteintes de manière à ne pas trop s’étaler sur les résultats.

Un peu du vent sur du vent, savamment orchestré, mais c’est la loi du genre et les clients doivent s’en contenter.

Inimaginable sur d’autres médias plus classiques ou le prestataire doit souvent prouver qu’il a réalisé le travail.

Nos commerciaux ne se retrouvent pas toujours dans ce rôle d’agence numérique.

Au niveau du papier, c’est fini, on en parle plus, sauf s’il y a quelques euros à prendre facilement.

A ça, s’ajoute la bascule de la filière commerciale et administrative dans une nouvelle société crée pour l’occasion et qui était annoncée pour janvier et qui finalement ne se fera qu’en avril ou plus tard, ou pas…

Pas de quoi rassurer la filière commerciale qui n’a plus confiance.

Coté technique, les promesses du passé sont bien loin et à part la réduction drastique des effectifs, les managers restants n’ont rien vu des annonces présentées au moment de la réorganisation. Il y a toujours plus de travail, moins de moyens et beaucoup se rendent compte qu’ils gagnent toujours 20 à 30 % de moins que sur un poste identique ailleurs, mais surtout qu’ils n’ont aucun avantage à s’investir dans la fonction.

Au quotidien, l’activité quotidienne est ponctuée là par des relances de fournisseurs non payés, ici par des bailleurs en quête du paiement des loyers des bâtiments, ou encore des services de santé au travail qui formulent des radiations pour non-paiement. C’est fatigant…

L’entreprise avait déjà connu ce type de difficultés, mais à l’époque, l’activité restait soutenue et l’imprimé publicitaire générait encore un chiffre d’affaires conséquent et surtout, le groupe possédait encore une filiale vendable à un prix significatif.

Aujourd’hui, l’entreprise va quêter auprès de l’état français pour obtenir une garantie afin d’emprunter à l’étranger de quoi tenir quelques mois, on est loin de voir le bout du tunnel et le journal « la voix du Nord » titrait hier sur la vente de la filiale « DISPEO » spécialisée dans le stockage, l’emballage et l’expédition de colis de e-commercants et ancienne filiale logistique des 3 suisses.

Les salariés de DISPEO s’inquiètent, à juste titre, de la mise en vente de l’entreprise qui avait été reprise par Hopps en 2017 et qui n’a jamais trouvé de rentabilité même après avoir bénéficié d’un prix de vente négatif permettant aux repreneurs d’investir pour moderniser et développer l’activité.

La banque d’affaires « Rothschild » serait chargée de trouver un acquéreur et il se dit que les propositions sont attendues pour fin janvier. Mais là où l’ancien propriétaire avait dû donner de l’argent pour que Hopps reprenne l’entreprise, il est clair que cette fois le vendeur n’aura pas les moyens de payer et attend même de cette vente la possibilité de se refaire en remboursant le prêt contracté récemment à un taux disproportionné et ainsi se libérer des garanties exorbitantes mise en œuvre.

Il faudrait donc que DISPEO se vende à un prix d’au moins 40 millions pour permettre de rembourser 20 et d’avoir au moins autant en cash et posséder quelques moyens pour subsister encore un peu… Ce sera difficile.

Dans un précédent article, nous disions que Mille ne pourraient pas jouer les assistés très longtemps sans montrer des perspectives d’avenir sûres car jusqu’à présent aucun des budgets prévisionnels ne s’est avéré réalisé ce qui n’a pas échappé aux spécialistes.

Bien plus, l’argument de l’emploi n’est plus très crédible quand on est passé de 18 000 à 9 000 salariés sans plan social en moins de deux années.

150euros, qui est probablement une bonne idée n’a pas trouvé son public et les faux abonnés du lancement ont sans doute introduit un doute sur l’intégralité de l’offre et la réputation de Milee qui n’est plus à faire a suffi à confirmer une certaine méfiance. L’arrêt du prospectus va-t-il lui profiter, c’est ce que semble penser la direction…

Pour notre part, à la C.A.T., nous constatons de plus en plus de lassitude des permanents qui subissent une pression importante de leur hiérarchie vis à vis de la gestion des temps de distribution et qui doivent expliquer ces mesures aux distributeurs tout en voyant bien qu’ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis.

Les situations d’arrêts-maladies sont fréquentes en particulier coté commerce ou l’hémorragie continue avec une baisse constante des effectifs, mais aussi coté technique désormais.

S’ils sont tous convaincus du besoin de transformation de l’entreprise, du nécessaire contrôle du temps de travail, et prêt à accompagner des changements, certaines décisions sont très compliquées à faire appliquer localement d’autant qu’elles peuvent être ressenties comme injustes et dénuées de base cohérente et tangible.

La direction affirme intégrer « l’agilité » dans ses valeurs, or être une entreprise agile c’est aussi provoquer un état d’esprit positif permettant la prise d’initiative et surtout la prise de décision après avoir des perspectives qui ont du sens.

On en est bien loin.

Pourtant, l’entreprise est riche de femmes et d’hommes de valeur qui ont construit un réseau d’agences qui fait aujourd’hui la force d’Adrexo devenu Milee.

Lors de nos rencontres, certains avouent ne plus y croire, ne plus avoir l’énergie de la conquête pour ouvrir de nouveaux marchés, c’est pourtant aussi ici que l’entreprise a besoin de dynamisme.

Les organisations syndicales, dont bien sur la nôtre, peuvent aider les personnels concernés.

L’avenir, d’après la direction, c’est l’arrêt de l’imprimé publicitaire, courant 2024, le développement du courrier et des distributions de presse…

Coté colis, il fleure bon comme un air de fin, les difficultés s’amoncellent avec des pertes toujours aussi importantes.

A suivre…


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

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