Bientôt plus orientée vers la vente du papier de ses clients que sur leurs distributions, l’entreprise veut-elle se faire hara-kiri et favoriser sa maison mère Hopps et ses filiales ?

C’est légitimement la question qu’on peut se poser !

Depuis la mise en œuvre du temps « Max » puis de la quasi-suppression des codes permettant d’effectuer une distribution complète, l’entreprise réduit volontairement – et discrètement – sa qualité de distribution et développe sa marge en commercialisant le papier qu’elle reçoit dans ses entrepôts.

Le ballet hebdomadaire incessant des camions « belges » témoignerait de l’importance du phénomène.

Il y a quelques mois, les salariés se demandaient parfois si l’activité principale de l’entreprise allait devenir le colis, et nous faire changer de convention collective pour aller vers le transport, ce qui finalement s’est fait mais seulement pour l’activité de livraison mais le développement promis sur le colis n’a pas eu lieu, bien au contraire.

L’activité de livraison de courses à domicile (DTH) elle aussi crée et financée par Adrexo (devenu Milee) a été exfiltrée pour devenir filiale directe de Hopps et la encore, la rentabilité n’est pas au rendez-vous.

La aussi, rien de surprenant, sa gestion sociale est un exemple en matière de ce qu’il ne faut pas faire.

Désormais, on peut se demander aujourd’hui si notre activité principale sur le prospectus ne sera pas liée à la convention collective des industries de la récupération et du recyclage !

C’est en effet l’activité principale de l’entreprise qui emporte le rattachement à une convention.

La question est de savoir si l’entreprise ne cherche pas à se saborder elle-même en limitant les coûts de distribution, engendrant ainsi des pertes de clients, à les inciter à cesser de distribuer, faute de retour du fait de la non-distribution massive organisée et développée toujours un peu plus.

En 2023, depuis le semaine 5 et l’arrêt massif de distribution des codes, rien ne permet d’effectuer l’intégralité des tournées dans de nombreux centres et régions et les clients ne tardent pas à s’en apercevoir.

Auparavant, une subtile répartition des codes sur des secteurs sélectionnés en raison de la présence d’une adresse personnelle d’un client (les panélistes) permettait de faire plus ou moins illusion, mais c’est bien fini.

En 2024, la direction instaure un système de « doubles plans » pour réduire massivement sa couverture géographique et réduire les salaires des distributeurs en faisant croire qu’elle couvre toujours les mêmes périmètres.

Cette politique de limitation du temps impacte aussi la distribution du courrier qui ne peut pas être effectuée entièrement non plus même si les ordres incitent à privilégier le courrier et à délaisser le reste. Si on considère que la volonté de Milee est de s’affirmer comme un acteur sérieux dans le domaine du courrier, pour attaquer le marché des magazines et qu’en devenant Milee, il était question de renouveler l’image d’Adrexo, il est sérieusement possible de douter de la volonté de l’entreprise de réussir.

On ne peut pas croire non plus que l’entreprise ne mesure pas les conséquences de ses décisions.

Dans le réseau, les responsables locaux désespèrent et ne savent plus quoi répondre aux interrogations des salariés.

Mediapost, La Poste, une qualité à la ramasse

2023 a aussi été le déclin de la qualité de la distribution chez notre principal concurent, Médiapost.

La sous traitance à la poste d’une grande partie des secteurs et une dégradation importante de la distribution chez Médiapost aurait pu permettre à Milee de se positionner comme une réelle alternative et de peut-être capter des clients exigeants.

Au lieu de ça, elle a pratiqué comme à l’habitude dans sa posture « de suiveur » en étant toujours moins performante. La réorganisation en cours avec la disparition de la distribution par Médiapost le 2 février prochain était peut-être une opportunité ?

L’inquiétude grandit et l’attitude générale du réseau est à la nonchalance, a l’attentisme et surtout à la fatalité. Tout le monde perçoit bien que ça ne peut pas durer et que tout s’organise pour aller vers la catastrophe.

Il apparait impossible de construire un projet sur des bases volontairement sabotées et plus personne ne croit à rien.

150 euros n’a pas attiré de prospectus couplé et le contenu n’est pas de nature à convaincre les consomateurs. La promesse d’économie de 150 euros par mois n’est pas au rendez-vous faute d’offres…

C’est une situation assez inédite dans l’entreprise ou subsistait encore un esprit « violet » fort qui permettait parfois de faire des miracles avec peu de moyens mais du seul fait de l’implication sans faille d’acteurs du réseau, en particulier localement.

Pendant des décennies, alors qu’elles n’étaient que deux sur le marché national, les entreprises de la branche se sont battues sur les prix pour les faire descendre toujours plus jusqu’à arriver à perdre de l’argent sur l’exploitation.

On peut se demander aujourd’hui si Milee ne cherche pas à se faire hara-kiri en laissant à la collectivité la charge de ses erreurs ?

Ou passe l’argent ?

C’est aussi une question légitime.

Il y a la une part de mystère.

On nous disait que les salaires représentaient environ 10 millions par mois. Avec les réductions diverses, il est probable que ce soit moins aujourd’hui.

En 2022, Milee aurait réalisé près de 250 Millions de chiffre d’affaire soit 20,8 Millions par mois.

Il reste à financer les loyers des centres, les frais d’exploitation, les cotisations sociales, etc.

En 2021, Milee cède sa filiale Colis Privé pour un montant global proche de 600 millions, dont une moitié pour Milee qui peut reconstituer ses capitaux propres et financer son exploitation de 2022 mais se retrouve très vite en difficulté et doit se refinancer par une vingtaine de millions d’emprunts fin 2023.

Si on regarde de manière isolée l’exploitation de Milee, on ne peut que s’interroger sur l’origine de « ce puits sans fond », il faut donc intégrer les frais divers sur d’autres activités et les frais de siège pour comprendre la situation.


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

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