Que ce soit dans le domaine de l’imprimé publicitaire ou du colis, les effectifs sont toujours en baisse.

En 2023, 3 211 salariés ont intégré l’entreprise et 4 872 l’ont quitté.

Pour la répartition des départs, il faut noter principalement que 1 632 personnes ont démissionné, 1 055 nouveaux emauchés ont rompu le contrat pendant la période d’essai, 367 ont été licenciés pour faute, 253 ont été licenciés pour inaptitude alors que 551 n’ont pas été conservé pendant la période d’essai à l’initiative de l’employeur, que 150 sont partis en retraite et que 42 sont décédés et enfin que 89 sont partis en rupture conventionnelle.

Au 31 décembre, il y avait 9 101 distributeurs dans l’entreprise et 863 chauffeurs livreurs colis.

Les autres postes représentent 1 081 personnes.

Nous étions 18 000 il y a 2 ans, et c’est une « performance » d’arriver à réduire ses effectifs de moitié sans aucun plan social alors que la loi prévoit qu’à partir de 10 licenciements, des accompagnements sont obligatoires.

Ceux qui restent, au niveau des distributeurs, souffrent et doivent subir de nombreuses actions qui dégoûtent les plus sérieux et énervent les autres qui ne peuvent parfois pas se passer de cet emploi.

Dans l’entreprise, il y a plusieurs typologies de salariés :

  • Des retraités qui travaillent pour avoir un salaire bien sûr, mais aussi pour garder du lien social, et s’imposer de bouger quelques heures par semaine,
  • Des étudiants qui cherchent un salaire et une liberté d’organisation pour jouer avec l’emploi du temps universitaire,
  • Des actifs qui cumulent avec un plein temps ailleurs, mais aussi des actifs qui cumulent plusieurs temps partiels, voir qui vivent uniquement de cet emploi. C’est pour eux que la souffrance semble la plus importante avec une réduction de salaire imposée et des pressions inacceptables.

L’état connaît parfaitement la typologie d’emplois et on peut se demander pourquoi il ne fait pas respecter les règles élémentaires du code du travail alors qu’il aide l’entreprise et détient des moyens de pression.

Plutôt que d’entretenir cette forme « d’esclavagisme », ne serait il pas plus efficient d’imposer que l’entreprise remplisse entièrement ses missions avec des salariés payés pour le temps réellement travaillé.

Au lieu de ça, elle veut faire croire que le même travail est fait avec la moitié des effectifs sans que l’amplitude moyenne des contrats n’ait augmenté : impossible.

Aider une entreprise qui ne peut faire le travail pour lequel elle est payée… Aider une entreprise qui s’illustre régulièrement aux Prud’hommes.. Aider une entreprise qui ne paye pas tous les temps de travail (temps de tri des courriers, de distribution…par exemple)… Drôle de vision d’avenir pour sauver une entreprise…

Alors pourquoi ? Mystère… Il ne faut peut-être pas s’en plaindre, mais il est regrettable que l’état n’exige pas l’existence d’un projet cohérent, sérieux et vérifie la réalité des choses.

Dès 2012, les services de la DARES (les statistiques du travail) alertaient le ministère du travail (15 septembre 2012).

Un jour sans doute, et on le voit s’approcher, il faudra que chacun s’explique.

Dans les raisons qui justifient la sauvegarde des emplois, il faut détailler l’age des salariés de la branche de la distribution directe :

Répartition par âge (au 31/12/2022 ) :

  • 3 % des distributeurs ont moins de 25 ans,
  • 4 % ont entre 25 et 29 ans,
  • 20 % entre 30 et 39 ans,
  • 18 % entre 40 et 49 ans,
  • 38 % entre 50 et 64 ans,
  • 25 % ont 65 et plus.

Les salariés « actifs » qui ne sont ni en âge d’étudier, ni en âge d’être retraités représentent tout de même plus de 50 % des effectifs.

Ces salariés ont, contrairement à une idée reçue, une ancienneté moyenne importante :

  • 16 % des distributeurs ont moins d’une année d’ancienneté.
  • 7 % ont 1 année,
  • 23 % entre 2 et 4 années,
  • 21 % entre 5 et 9 années,
  • 17 % entre 10 et 14 années,
  • 12 % entre 15 et 19 années,
  • 6 % plus de 20 ans.

Le « turn-over » (39%) qui est donc très important dans l’activité concerne toujours les mêmes salariés, c’est-à-dire les nouveaux entrants, car il est difficile de stabiliser un nouveau distributeur, surtout chez Milee et surtout en ce moment.


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

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