La 3ème vague de licenciements est en cours de distribution, les courriers recommandés ont été envoyés à 704 personnes.

La première vague concernait principalement les salariés des agences totalement fermées, la seconde principalement les salariés des agences dont les effectifs sont réduits.

Cette troisième vague frappe le même public que la seconde ce qui portera à 4 050 le nombre de salariés notifiés.

Le P.S.E. en cours concerne 4 500 salariés sur l’activité Publicité/courrier.

Pour l’activité colis, 647 salariés devaient être licenciés, mais suite à la cession de l’activité à Colis Privé, une partie des salariés ont été repris et 345 licenciements ont déjà été notifiés.

Comme on pouvait s’y attendre, ce Plan de Sauvegarde de l’Emploi commence à montrer sa lacune principale, c’est-à-dire l’impossibilité d’être volontaire pour être licencié.

La direction s’y opposait, les organisations syndicales représentatives n’ont pas porté cette revendication et nous étions seuls à vouloir l’imposer.

Dans les agences, mener à bien les missions quotidiennes devient un casse tête et il est clair que ca ne pourra pas durer bien longtemps comme ca.

Dans la négociation d’un P.S.E., il faut défendre les intérêts des salariés licenciés mais aussi comprendre parfois qu’il faut supprimer des postes pour sauver ceux qui vont rester.

Pour Milee, la négociation n’a apporté aucun avantage aux salariés sortants qui n’auront que la stricte application des dispositions légales et rien n’assure que ceux qui restent pourront permettre à l’entreprise de vivre.

Rien d’étonnant donc à ce que notre syndicat ne s’aventure pas à signer un accord d’entreprise permettant ce résultat. Nous ne voyons pas d’intérêt à engager la C.A.T. sur un accord qui n’apporte rien de plus que ce qui aurait été obtenu sans accord.

Aujourd’hui, nos collègues syndicalistes, qui ont signé des deux mains cet accord indigne de P.S.E. validé se plaignent d’avoir été trompés. Qu’attendaient-ils d’un accord qui n’apporte qu’à la direction et facilite les licenciements ?

La commission de suivi instaurée par l’accord ne peut rien suivre et ne sert à rien et finalement, les signataires se retrouvent stigmatisées et coupables de s’être couchés alors que les salariés attendaient mieux.

Si on regarde ce P.S.E. par le petit bout de la lorgnette, on peut en effet prendre en compte le nombres de postes « sauvés » et se dire que « c’est mieux que rien ».

Mieux vaut 5 000 licenciements pour sauver 5 000 autres salariés…

C’est pourtant un raisonnement simpliste quand on voit que le chiffre d’affaires espéré n’est pas au rendez-vous, que 150euros ne viendra pas du tout sauver Milee comme c’était annoncé et que finalement, même l’actionnaire déclare, comme ce fut le cas au dernier C.S.E, que Milee est mort et enterré.

Sauver des emplois n’a du sens que si l’activité permet d’entrevoir un avenir.

L’avenir, aujourd’hui, est-ce la nouvelle procédure de distribution des courriers, le tango des distributeurs, un pas un avant, 3 pas en arrière et quelques tours de valse si affinités. Comment peut-on imaginer, quand on connaît notre direction, qu’un avenir puisse exister avec eux, dans ces conditions et quand ils ont pu depuis 2017, changer le modèle économique de Milee, ce qu’ils n’ont pas fait.

En réduisant le nombre de salariés, Milee va réduire sa zone de couverture et donc son potentiel chiffre d’affaires à venir. En constatant l’échec de 150 euros qui n’a pas trouvé son public et l’absence de développement des clients courriers (et pour cause, le courrier n’arrive pas toujours au bout…), on voit mal comment Milee pourrait demain réussir là où il n’a jamais été possible de le faire.

Le principe édicté par la direction qui consiste à dire que l’ADN de Milee « est de faire de la merde » n’est pas compatible avec les standards de production du moment, qui, au contraire, requiert une qualité de service suffisante.

Il ne suffit plus de faire du chiffre d’affaires, il faut aussi produire un service de qualité, et se donner les moyens de le faire.

Puis en complément, ne pas prendre d’engagements qu’on ne peut pas tenir et que l’on sait ne pas pouvoir tenir.

À une période, Milee avait les moyens d’utiliser ses richesses pour s’orienter sur des marchés porteurs, mais la direction a préféré investir sur le rachat de PATAUGAS ou de diverses entreprises du domaine du vêtement et de la cosmétique toutes aujourd’hui reparties à perte ou fermées, de créer et financer Drive To Home dans Milee pour en faire ensuite une filiale de Hopps, de créer 150euros dans Milee pour, après de lourds investissements, en faire une filiale de Hopps aujourd’hui en redressement judiciaire.

Milee a aussi préféré mettre en place jusqu’à 1 400 chauffeurs livreurs de colis sous-traitant de colis privé quand le groupe possédait encore cette entreprise sauvée par Milee (alors Adrexo) en 2017 et devait améliorer la rentabilité de cet opérateur pour le vendre, finalement bien péniblement. Une fois la vente réalisée, l’activité a demeuré à perte sans contre-partie désormais. Le C.S.E. apprenait alors qu’elle générait une perte d’1 million par mois.

Alors, oui, il y eu de l’argent pour réorienter l’activité et la développer mais les choix se sont révélés plus profitables aux actionnaires qu’aux salariés et à l’entreprise, c’est sur.

Alors voir dans ce P.S.E. la sauvegarde d’emplois et regarder le doigt quand l’homme montre la lune, c’est ne pas voir la réalité d’une situation voulue et organisée de longue date qui consiste à ménager des intérêts personnels.

Nous resterons, pour notre part, convaincus d’avoir fait le bon choix et de ne pas avoir accepté de céder aux pressions, de ne pas avoir aidé à détruire autant d’emplois sans contrepartie et surtout d’avoir été à la hauteur des responsabilités que vous nous avez confiées.

Pour ceux qui sont déjà sortis des effectifs ou qui sortent actuellement, nous vous rappelons que nous avons publié les modalités concernant le licenciement et le préavis dans des articles précédents.

Le C.S.P.

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Délai du CSP et Préavis

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