Les professionnels du poker le savent. Lorsqu’à la table s’installe un type nerveux, agressif envers ses partenaires et bruyant, la partie ne durera pas longtemps pour lui.

Même si c’est ainsi que s’est installé un de nos actionnaire à la table du dernier comité d’entreprise. Nous espérons que la partie durera plus longtemps que les prévisions des experts comptable.

M.Pons est donc venu expliquer aux élus du C.E. que « nous étions quasiment sauvés ».

Comment ? Grâce à un prêt consenti par une banque « mondialement » connue, après une sélection de divers prétendants, eux aussi mondialement connus.

Même si une offre est montée aux alentours de 50 millions d’euros, les actionnaires en ont choisi une autre. Elle s’élèverait,seulement, entre 20 et 35 millions d’euros, sous forme d’un prêt « in fine » sur un ou deux ans. Un crédit in fine, consiste à ne rembourser que les intérêts mensuels, puis le capital emprunté à la fin de la période du crédit.

Si les informations n’étaient pas du tout précises, tant au niveau du montant de ce prêt qu’au niveau de sa durée, nous savons qu’elle sera la contrepartie.

Les actionnaires ont mis en garantie la « pépite » du groupe, Colis-Privé. C’est-à-dire qu’en cas de non-remboursement du crédit contracté, la banque prêteuse récupérerait Colis-Privé et vendrait cette entreprise au plus offrant.

Nous verrions donc notre « pépite » sortir du groupe et partir sous d’autres cieux.

Le pari est osé et ce n’est rien de le dire…

La seule entreprise du groupe qui fait des bénéfices, grâce à la synergie avec Adrexo, pourrait quitter le giron Hopps et laisserait ainsi un grand vide économique.

Au mieux, les actionnaires profitent de ce prêt pour redresser la situation, au pire c’est la dégringolade irrémédiable.

Surtout, que d’après M. Pons, ce serait la dernière chance puisqu’il ne sera plus possible, pour les actionnaires, d’emprunter.

Inutile de se cacher, en cas de problème de remboursement, la perte de Colis-Privé serait une catastrophe.

Il nous restera le courrier, me direz-vous, encore faut-il avoir les conditions optimales pour mener à bien cette tâche et ce n’est pas 20 ou 35 millions d’euros qui vont suffire pour éponger toutes les dettes et assurer l’investissement du matériel nécessaire dans tout le réseau.

M. Pons, qui sentait que la majorité des élus était déjà à genoux buvant ses « saintes » paroles, a changé de braquet pour expliquer qu’il aurait pu également vendre Colis-Privé et se « barrer ». Mais qu’il a choisi « l’intérêt général », en tentant un dernier coup de poker avec la solution du prêt.

Quoi qu’il en soit, ce sont dans ces conditions, plutôt ubuesques, que la majorité des élus, pas plus informée que le barman de l’hôtel du coin, a voté favorablement pour ce projet « plein d’avenir ».

Les élus de la C.A.T s’estimant pas assez informés se sont abstenus de donner un blanc-seing à ce projet présenté à la va-vite, dans un climat proche de l’hystérie. Ce n’est pas ainsi que nous considérons notre fonction d’élus et de syndicalistes.

Evidemment, nous souhaitons que tout va finir par s’arranger mais doutons de la méthode proposée, qui pourrait sérieusement mettre en danger l’avenir d’Adrexo.

Nous sommes et resterons vigilants, sans pour autant verser dans le pessimisme mais pas non plus plus dans «l’hystérie positive» adoptée par certains élus, à l’égard d’un projet présenté, rapidement et succinctement, par un joueur de poker nerveux.  


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