Alors que la France, l’Espagne et l’Italie ont tout misé sur le confinement, dédaignant le dépistage de masse afin de pouvoir traiter les malades rapidement et efficacement, la Corée du Sud a su, sans attendre, endiguer l’épidémie avec des méthodes bien plus réalistes. Deux raisons à cela : la mise en place rapide de mesures efficaces et une population bien informée. Comment ce pays s’est-il, avec ses voisins, imposé comme le bon élève face à la gestion de la crise ?


La Corée du Sud a réagi très rapidement. Avant même la confirmation du premier cas de coronavirus sur son territoire.

Le 20 janvier dernier, un premier cas de Covid-19 est diagnostiqué en Corée du Sud. Une Chinoise de 25 ans arrivée de Wuhan, berceau de l’épidémie. Rapidement, d’autres cas sont identifiés, la Corée du Sud devient l’un des points noirs de l’épidémie. 

Avec 9000 cas recensés à ce jour, la Corée du Sud s’impose pourtant comme un exemple à suivre en matière de gestion de l’épidémie. La Corée du Sud est « une bonne élève », la preuve : d’une part le taux de victimes a diminué et a tendance à se stabiliser autour de cent nouveaux cas par jour.

D’autre part, le taux de mortalité y est très faible : 110 décès sur 9000 patients contaminés. C’est bien en deçà de la moyenne donnée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui est de 3,4% ». 
 

Des mesures rapides et une population bien informée

 La Corée du Sud a réagi très rapidement. Des entreprises spécialisées ont très vite commencé à développer des kits de dépistage. En l’espace de moins de vingt jours, un réseau de laboratoires opérationnels a été mis en place pour analyser les échantillons. 

À cela s’ajoute une mobilisation en force du personnel médical : 12 000 spécialistes sont habilités à conduire ces tests dans 77 institutions médicales à travers le pays. 

A Séoul, des alertes sont envoyées quasiment tous les jours via SMS pour mettre en garde les habitants contre de nouveaux cas découverts dans tel ou tel quartier.

Aujourd’hui, la capacité de dépistage de la Corée du Sud bat tous les records : entre 10 000 et 20 000 personnes peuvent y être testées chaque jour, alors que la France en est à environ 6000 dépistages depuis le début de la crise… Même si on nous promet davantage de dépistages dans les semaines à venir.

Pour le moment, la plupart de ces dépistages Français ont eu lieu à Marseille où se passent les actions les plus efficaces. Au-delà d’une campagne massive de dépistage, le gouvernement Sud-Coréen a également misé sur une politique de transparence et d’information de la population, notamment sur le nombre de personnes atteintes du virus, contrairement à la Chine qui a tu pendant un temps les risques et dangers du Covid-19.

Cette réactivité s’explique notamment par les précédentes expériences face à ce type d’épidémies, avec surtout celle du virus MERS en 2015.

La Corée du Sud s’est appuyée sur les nouvelles technologies pour contrôler l’épidémie. Elle a par exemple affecté des enquêteurs à la surveillance des quarantaines et à la traçabilité des déplacements des malades. Partout où nous allons, nous laissons des empreintes numériques, que ce soit en retirant de l’argent, au travers de l’utilisation de notre carte bancaire ou via notre téléphone portable.

MERS, SRAS, l’expérience des épidémies passées

 La réactivité du la Corée du Sud s’explique notamment par ses précédentes expériences face à ce type d’épidémies, avec surtout celle du virus MERS en 2015 , d’après les autorités locales. 
 

En effet, de nombreux pays asiatiques gardent en mémoire l’expérience, parfois traumatisante d’épidémies passées, le MERS mais aussi celle de la pandémie du SRAS en 2003. Si le nombre de victimes a été à l’époque nettement inférieur à celui du Covid-19, les conséquences n’en ont pas pour autant été moins lourdes. Manque de tests, chute du tourisme, croissance économique plombée. 

Les habitants sont encouragés à travailler depuis chez eux et les manifestations à grande échelle ont été bannies, mais pas de mesure drastique.

Les séquelles du passé auraient-elles servi de leçon à ces pays ? Alors que plusieurs pays européens ont tardé à réagir et ont dû imposer des mesures drastiques, il n’en est rien pour la Corée du Sud.

Certes la rentrée scolaire a été repoussée, les habitants sont encouragés à travailler depuis chez eux et les manifestations à grande échelle ont été bannies, mais pas de mesure drastique : pas de confinement, ni de fermeture de restaurants ou d’autres lieux de rassemblement  en Corée du Sud.
 

C’est ainsi que la Corée du Sud, l’un des premiers à avoir détecté des cas de Covid-19, limite à ce jour la contamination à moins de 400 personnes grâce à ces mesures et à des traitements adaptés efficaces.

La France et ses voisins Espagnols ou Italiens ont peut-être perdu cette bataille de dépistage symptomatique, afin de limiter les victimes et juguler la saturation des services de santé et des hôpitaux. Contrairement à l’Allemagne…

La Norvège : une autre stratégie :

En Norvège, la stratégie des autorités est très différente également.

Il a été décidé de protéger les plus fragiles et principalement les personnes âgées ou affaiblit mais de laisser les autres circuler « presque » comme d’habitude.

La population est juste sensibilisée à utiliser des gestes barrières classiques mais peuvent circuler, travailler et faire des courses.

Toutefois les écoles sont fermées ainsi que les bars et restaurants.

Le but est de ralentir la propagation du virus qui touchera plus ou plus moins tardivement une partie de la population qui deviendra ainsi immunisé et ne pourra plus transmettre le virus.

Cette stratégie donnera donc un nombre de malades importants mais pour une catégorie de personnes ne présentant pas de difficultés particulières et qui pourrait gérer les quelques jours de maladie. Ces personnes qui auront été malades ne pourront plus transmettre le virus ou en être victime elles-mêmes et ceci pourrait éviter une reprise de la pandémie après la remise en route de l’économie nationale.

Car, au delà du problème du ralentissement de la propagation que permet incontestablement le confinement, rien n’assure que quelques cas encore actifs ne viennent faire faire redémarrer la maladie à grande échelle, quelques semaines ou quelques mois après l’arrêt du confinement.

Les personnes épargnées en ce moment, se verraient redevenir à risque une nouvelle fois.

Les services de l’état rétorquent que le confinement a surtout l’intérêt d’étaler dans le temps l’apparition des cas critiques et d’adapter le système de santé en conséquence.

L’espoir réside dans un vaccin qui pourrait éviter de déclencher les symptômes mais ce vaccin n’est pas encore développé et l’enjeu est de savoir s’il le sera à temps pour éviter un second sursaut du civid-19…


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