Depuis le 17 mars, les salariés d’Hopps group, des filiales Adrexo et Adrexo Production sont placés en chômage partiel.

Vous venez de recevoir vos salaires d’avril qui comporte de grossières erreurs.

Dès hier, avec l’arrivée des virements sur les comptes, des alertes ont été données sur les montants reçus.

Aujourd’hui, à la lecture des fiches de paie, les anomalies se confirment.

Nous avons adressé un mail à la DRH dès hier soir et n’avons reçu aucune réponse affichant, une nouvelle fois, un mépris exemplaire pour les représentants des salariés.

Ce n’est pas la première fois que notre prestataire de paie, Hopps, qui opère la gestion RH et paie pour le compte d’Adrexo et en sous-traite une partie à un prestataire externe, commet des erreurs. Elles sont effectivement légions mais c’est sans doute la première fois que ces insuffisances impliquent la quasi-totalité des salariés.

Nous avons donc tenté de comprendre grâce à nos bulletins de salaire et à ceux que vous nous avez envoyés, nous vous remercions de votre implication, pour nous permettre de comprendre.

Une chose est sûre, le taux de prise en charge horaire est de 7,11, parfois un peu plus, loin des 10,15 brut prévu par le smic ou 8,02 euros nets.

Les textes prévoient qu’un salarié est pris en charge par les dispositions du chômage partiel à hauteur de 70% du salaire brut ou 84% du net.

Nous avons cherché, en vain, une logique à des différences du taux de base mais 70 % de 10,15 donne effectivement 7,11 euros.

Visiblement, l’entreprise a donc appliqué la règle de base sans pour autant penser que le smic limitait l’application des 70% à concurrence de la valeur du smic.

Un comble quand on a 17 000 distributeurs payés sur cette base.

Quelques explications :

  • Le calcul s’opère sur une moyenne des salaires (c’est bien, dans la colonne ‘Nombre ou Base’ une base moyenne qui est présentée. Elle ne correspond pas à la base du contrat.

Prenons l’exemple d’un contrat de 43,33 heures mensuel (soit 10 heures par semaine), la colonne ‘Nombre ou Base’ présente toujours un chiffre supérieur à 10.

Pour autant, l’indemnité est présentée sur deux lignes. L’une pour mars est identifiée par la mention 03/20, l’autre concerne avril.

Sur ce calcul, nous n’avons pas pu encore retrouver la méthode.

Soit on considère qu’en mars, il y avait 2 semaines de distribution (le lundi 30 et 31 étant les derniers jours de mars, normalement travaillés, soit on considère qu’il y avait 12,5 jours de chômage en mars (du 17 au 31) et pour avril, on considère 1 semaine ou 10 jours (du 1er au 12 avril).

Dans les deux cas, la période est plus longue sur mars que sur avril et pourtant les montants de base sont plus élevés en avril qu’en mars ?

Il nous reste à donc à entendre des explications sur ce point.

  • Pour le montant qui est présenté dans la colonne ‘Taux’, il correspond donc à 70% du smic, 7,11 et parfois un peu plus.

Il y a une difficulté pour l’analyse de ce montant car le montant horaire de 8,02 est un montant net (après retenue des cotisations sociales) et on ne peut pas le comparer avec le montant de 10,15 qui est un montant brut. Et surtout, le taux des cotisations sociales n’est pas le même sur un salaire habituel de travail et sur le montant de l’indemnité de chômage partiel.

En effet, habituellement c’est environ 22% qui sont retenus en cotisations sociales (part salariale), sur l’indemnité de chômage partiel, ce n’est que 6,90%.

Le montant brut pour obtenir un net de 8,02 n’est donc pas le même que l’on soit en activité ou en chômage partiel. Avec un calcul rapide, le brut devrait être d’environs 8,58 euros.

Nous sommes loin des 7,11, 7,29, 7,45… appliqués sur le bulletin.

  • Dans la colonne ‘Gains’, il est multiplié un moyenne qui semble peu crédible avec un taux qui est faux, le montant est donc évidement erroné.

Reprenons notre exemple de tout à l’heure avec un contrat de 43,33 heures soit 10 heures par semaine.

Avec un taux de 7,11, le manque pour le salarié serait de 1,47 euros par heure soit 14,70 euros par semaine et donc 44,10 euros brut sur les 3 semaines chômés.

Cela représente donc, uniquement si on se base sur les heures contractuelles, plus de 41 euros nets.

Or, c’est sur une moyenne souvent plus élevée que ce calcul doit s’opérer. Le préjudice est extrêmement important pour les salariés concernés.

Nous savions Hopps très habitué à pratiquer des salaires en dessous du smic en ne comptabilisant pas toutes les temps de travail mais nous avons ici la concrétisation du doux rêve habituel de la maison, consistant à rémunérer les salariés en dessous du minimum légal français.

Le groupe a tout récemment communiqué sur sa volonté de jouer les épiciers en drive local avec une application sur smartphone, c’est un bon début puisque la logique est déjà là, appliquée aux salaires de ses distributeurs.

Des permanents qui ne sont pas en reste

Du côté des fiches de paie des permanents, cadres ou non cadres, ce n’est guère mieux.

Cette fois, l’anomalie n’est pas sur le taux du salaire retenu mais sur la base qui a été utilisée puisque c’est le montant contractuel sans tenir compte de la partie variable.

Que ce soit pour les distributeurs ou pour les salariés permanents cadres ou non cadres, l’engagement de l’entreprise était pourtant bien d’utiliser la même assiette que pour les congés payés. Ce qui a été indiqué aux élus du comité d’entreprise et ce qui n’a pas été fait manifestement.

De plus, nous avons pu vérifier que des heures de travail exécutées par les salariés permanents pendant la période de chômage partiel, à la demande de la direction, n’ont pas forcément été entièrement prises en compte.

Des heures travaillées seraient donc payées sur la base du chômage partiel sur les bulletins.

Comment est-il possible de laisser passer autant d’erreurs ?

A commencer par celle qui consiste à payer des salariés en dessous du smic, minium légal, il paraît inconcevable que les contrôles qui s’exercent avant la validation du salaire n’aient pas mis en évidence cette erreur grossière.

Soit ceux qui en sont chargés totalisent un niveau d’incompétence au dessus de la moyenne, soit, et cela parait plus crédible, cette erreur est volontaire.

Aucun système correctement paramétré ne laisserait passer une telle entorse au droit du travail.

Non seulement les bulletins la présente mais il faut rappeler que ni les services de Hopps, ni le prestataire externe qui gère ensuite la paie ne s’en seraient aperçus !

Que les services RH Hopps commentent des erreurs, nous y sommes habitués et confrontés tous les jours, tous les salariés, tous les responsables connaissent la triste situation, mais que ceux d’un prestataire spécialisé laisse aussi passer la boulette, cela parait peu probable.

Au final, des salariés en difficulté

Quel qu’en soit la cause et le ou les responsables, cette anomalie entraîne un manque sur les salaires.

C’est d’abord là que le problème réside.

Nous avons donc immédiatement informé les services de la Direccte de cette situation inacceptable, doublée de l’absence de réponse de la direction à nos messages.

Ces services ont été habitués à laisser l’entreprise ne pas rémunérer toutes les heures de travail des salariés d’Adrexo, en particulier les distributeurs, nous espérons qu’elle interviendra prestement sur cette nouvelle tentative pour ne pas payer les entiers salaires.

Nous avons également informés les services de la Direction Générale du Travail, administration de tutelle des Direccte.

La C.A.T. exige qu’une régularisation soit opérée immédiatement et versée dès que possible aux salariés concernés et que, bien entendu, les conséquences de cette anomalie, en termes d’éventuels rejets par les banques ou de frais financiers, soit prise en charge par l’entreprise.

La C.A.T. en responsabilité

Vous nous avez désigné comme le premier syndicat de l’entreprise avec une très large avance.

Il est évident que notre nouvelle position nous oblige envers vous.

Face à l’absence totale de communication des autres organisations syndicales ou à une communication erronée (comme d’habitude) d’une organisation notée pourtant comme « révolutionnaire » (SUD), qui indique que tout est normal, circulez, il n’y a rien à voir, trop compliqué…, nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre ou de reproduire la littérature de nos actionnaires, en laissant passer cette situation autant incroyable qu’inacceptable mais devons prendre radicalement position.

C’est chose faite.

Nous vous invitons également à informer individuellement les services des inspections du travail locales (Direccte) en envoyant la copie de vos bulletins salaire à ces administrations.


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

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