Comme nous vous l’avons précédemment commenté, Adrexo a décroché le marché de la distribution des plis électoraux dans certaines régions.

D’après nos informations, l’entreprise s’organise pour recruter massivement des intérimaires afin d’exécuter cette opération nommée « Propaganda » qui nécessite pourtant une organisation sans faille et un réel savoir faire.

La C.A.T. a donc décidé de prendre l’initiative.

Pourquoi ?

Parce que, sur tous les sujets, la direction refuse de négocier quoique ce soit et ne répond même pas à nos demandes en ce sens.

Comme d’habitude, les salariés sont méprisés.

En 2020, les négociations annuelles obligatoires (N.A.O.) n’ont abouti qu’a une dizaine d’euros d’augmentation pour moins de 80 salariés, les assistantes technico-commerciales.

Nous nous en félicitons pour elles et avons signé l’accord.

Mais Adrexo, c’est plus de 17 000 salariés.

Et les autres ? qu’ont ils obtenus ?

Rien !

Et cela fait des années que rien n’est fait pour la majorité des salariés de l’entreprise.

Quelle organisation syndicale pourrait se satisfaire du résultat obtenu en 2020 ?

Le courrier : une activité d’avenir

L’activité courrier est importante, il est d’ailleurs demandé de la privilégier par rapport à la publicité en distribuant les courriers jusqu’au bout en laissant tomber la fin des distributions publicitaires.

Quand un distributeur doit déposer 20 ou 30 courriers, il peut ne pas les trier et utiliser l’option « numéro chrono » de sa badgeuse pour les identifier. Ok ! Au pire, il peut ne pas les classer du tout.

Mais lorsqu’il en transporte 2 ou 300 ou même bien plus, il faut les préparer, les classer par rues, puis dans l’ordre des rues, travail qui est aujourd’hui totalement bénévole.

Alors certes, Adrexo utilise toujours un classement mais il se heurte à la réalité des choses :

  • Le tri d’Adrexo n’est utilisable que si les courriers à distribuer étaient initialement prévues pour la semaine ou ils sont réellement distribués,
  • Le tri d’Adrexo n’est utilisable que si les courriers sont effectivement livrés comme prévu, et triés par numéros chronos, ce qui n’est que très rarement le cas.

Autre solution : trier sur le secteur avant de distribuer, en ayant démarré sa badgeuse.

La encore, deux problèmes au moins :

  • Le distributeur sera vite déclaré en immobilité,
  • Le temps nécessaire au tri restreindra le temps réel de distribution et le temps « Max » viendra vite stopper le travail.

Impossible donc !

Cette préparation est donc indispensable, la plupart du temps.

Donc, si l’activité courrier est si importante, pourquoi ne pas mettre les syndicats autours d’une table et permettre que ce travail soit encadré par un accord sur la rémunération de tous les temps de travail.

Mais comme toujours, pas de réponse aux demandes d’ouverture de négociations.

Et demain ?

Demain, il faudrait distribuer des enveloppes électorales dans les mêmes conditions ?

2 ou 3 enveloppes pour chaque habitation, la aussi a trier à la maison, bénévolement ?

Ce n’est pas sérieux !

Et nous comprenons que de nombreux salariés ne veulent pas le faire. C’est assez normal.

L’entreprise s’apprête a recruter 20 000 intérimaires pour effectuer cette distribution des enveloppes électorales pour les prochaines élections de juin 2020 et renforcer ses équipes existantes.

Ce marché, auparavant traité par la poste, mobilisait 70 000 facteurs a plein temps.

Vouloir faire le même travail avec 20 000 intérimaires qui n’ont jamais effectués ce métier est une aberration qui peut conduire l’entreprise dans de grosses difficultés.

Ce marché prévoit en effet de fortes pénalités en cas de dysfonctionnement.

Il faut rappeler que la distribution se fait dans un délai très court, de quelques jours, 3 ou 4, que chaque électeur doit recevoir une enveloppe contenant toute la propagande électorale ainsi que les bulletins de vote, enveloppes d’un poids important, ce qui nécessite une logistique rodée, du matériel et du temps.

Nous ne voulons pas dévaloriser les intérimaires, mais chaque salarié d’Adrexo sait combien il est difficile d’effectuer la distribution du courrier, même en ayant l’habitude.

Sachant également comment les distributeurs sont équipés aujourd’hui, comment serait il possible de confier de tels volumes aux équipes et aux renforts.

Va t il falloir enfin remplacer tous les chariots cassés, les sacoches usées, fournir des caisses pour stocker les enveloppes dans de bonnes conditions ? Tout ce matériel dont nous manquons cruellement va t il se révéler subitement indispensable ?

Un test aura bientôt lieu dans le nord de la france pour une élection législative anticipée et déjà un appel à la solidarité a été fait pour tenter de mobiliser des chariots des autres régions de france… Ca commence bien !

Chacun sait aussi combien il est fréquent que de nouveaux collègues abandonnent dès le début de la distribution et rapportent les documents. Comment va t on gérer ces abandons et continuer à distribuer dans des délais aussi courts ?

Qui va les encadrer ? les former ? Les managers de nos centres sont déjà bien chargés avec des taches multiples et aussi « très » importantes.

Les intérimaires seront payés par les agences de travail temporaire à l’heure alors que les distributeurs existants sont loin de percevoir une juste rémunération ? Y aura t il deux sortes de distributeurs demain ? Ceux qui sont payés et les autres ? Deux systèmes de rémunération pour le même travail ?

Comment vont être pris en charge les frais ? Si c’est de la même manière qu’actuellement, croyez vous que des intérimaires acceptent d’être payés pour la moitié des distances ?

Evidement non !

Mais, payer les distributeurs au vrai prix et avec les vrais frais pour cette opération importante imposerait qu’ils le soient aussi pour la distribution « ordinaire » et Adrexo ne veut s’y résoudre !

Ces quelques questions démontrent toute la difficulté et nous incite à poser une dernière question :

Pourquoi solliciter ce marché, alors que nos équipes existantes, tant sur le terrain, que dans les agences, souffrent au quotidien et manquent de tout, sont pressées sans cesse et doivent fonctionner en permanence en mode dégradé ?

La réponse est simple : pour l’argent.

Plus précisément, pour ce qu’il va rester après paiement des couts et il faudra donc qu’ils soient le plus faibles possible.

Pourtant, le chiffre d’affaire est conséquent et pourrait permettre de faire progresser l’entreprise.

Une opération ou il faut impliquer tout le monde, susciter l’adhésion.

Pour le réussir, il faut impliquer toutes les forces disponibles dans l’entreprise, travailler tous dans le même sens, et pour cela, que chacun soit payé d’une manière juste et équitable.

Il est possible de ressentir une certaine fierté de tous après avoir pu réussir une telle opération. Mais ce n’est possible que si, par ailleurs, les salariés n’ont pas l’impression de s’être fait exploités.

La C.A.T. ne peut supporter que nos collègues, distributeurs, managers de terrain et d’agences, ne soient encore une fois mis à contribution dans des conditions inacceptables.

La C.A.T. ADREXO vient donc de notifier à la direction d’Adrexo un préavis de grève concernant la distribution des plis électoraux de manière à permettre, à tout ceux qui le souhaiteront, de cesser légalement le travail lorsque une opération électorale démarrera.

Cela veut dire que ceux qui souhaitent le faire pourront travailler sur cette distribution, mais que ceux qui ne souhaitent pas le faire pourront légalement ne pas le faire sans qu’aucun reproche ne puisse être fait.

La C.A.T. Adrexo souhaite ainsi protéger les salariés, aussi bien employés, agents de maitrise que cadres.

La C.A.T. ne peut supporter que cette opération ne soit pas le moyen de faire connaître le savoir faire d’adrexo et qu’elle permette de mettre en place de meilleures conditions de travail et de rémunération pour les équipes d’Adrexo et les managers.

Plus globalement, le préavis déposé concerne l’ensemble de l’activité courrier et la C.A.T. demande que des négociations soient ouvertes rapidement sur ce thème.

Nous attendons des garanties de la direction sur les salaires, le matériel et les conditions de travail pour cette opération.

Nous attendons de la direction l’ouverture d’un dialogue et de négociations sur la rémunération de l’activité courrier mais plus généralement pour l’ensemble des activités de l’entreprise, ce que l’entreprise refuse depuis des mois.

Notre réaction n’est que la conséquence de ce refus de négociation.

Notre souhait est simple : que les salariés soient justement rémunérés du travail réalisé pour que l’entreprise puisse prouver qu’elle est en capacité de se maintenir sur l’ensemble de ces métiers. Il n’y a la, aucune demande de privilège, juste la demande d’une rémunération du temps réel passé à travailler pour l’entreprise.


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