Les derniers évènements traduisent une accélération de la chute de l’entreprise et donc du groupe.

l’impossibilité de pouvoir verser tous les salaires à la bonne date, ce mois-ci, mais aussi l’endettement qui augmente avec toujours plus de fournisseurs et de prestataires impayés sont quelques exemples qui laissent présager un tournant à venir.

Il n’est pas nécessaire d’être un expert pour se poser des questions sur l’avenir de l’entreprise.

Rappelons nous également que les investisseurs ne s’étaient pas montrés très intéressés par les actions de notre filiale Colis Privé lorsqu’elle s’était présentée devant les portes du marché boursier.

Et pour cause, les sociétés gérées par le groupe n’affichent pas de bons résultats, c’est le moins que l’on puisse dire, et même colis privé, placé sur un marché porteur, n’affiche que de maigres profits dont on sait pertinemment au surplus qu’ils sont en trompe-l’œil.

Pas de quoi redonner un équilibre aux autres entreprises et encore moins de séduire des investisseurs.

Heureusement d’ailleurs, car si Colis Privé était aujourd’hui détaché d’Adrexo, comme le prévoyait l’opération boursière de juin, Adrexo serait aujourd’hui liquidé ou en passe de l’être, la tutelle juridique d’Adrexo, qui reste propriétaire de Colis Privé, lui fait bénéficier d’un sursis et impose sans doute un traitement différent que nous découvrirons bientôt.

En cas de chute, colis privé serait entrainé en même temps. En rester propriétaire nous assure une garantie de ce point de vue.

Demain, pour revenir à la bourse, il faudra plaire aux marchés, aux investisseurs… Pour cela, le moyen le plus efficace est de montrer que l’on peut faire pareil avec moins de personnel et de tailler au maximum dans la masse salariale.

Ce choc social doit se montrer exemplaire et massif pour démontrer les capacités de gestion de nos dirigeants et permettre de revenir en vainqueur devant des investisseurs.

Pourtant, l’argent n’a pas toujours manqué, en particulier en 2017, quand Hopps s’est crée, grâce aux soultes versées par les ex-dirigeants, mais quelques centaines de millions d’euros plus tard, Adrexo est à l’agonie.

Ce n’est pas non plus faute de soutien de l’état qui aura assurément été bien au delà de ce qui est raisonnable pour soutenir le groupe.

Etat, bien déçu sans doute par le retour sur investissement et le retour de service auquel il a assisté pendant la période de distribution électorale ou Adrexo ne s’est pas illustré par ses qualités et par les moyens mis à démontrer qu’elle est une entreprise d’avenir comme cela a toujours été annoncé.

Déçu sans doute également par la découverte du véritable nombre de salariés, et de l’incapacité à les mobiliser.

En 2017, le programme était simple, devenir le première acteur privé de la distribution, et « casser les dents » à la Poste.

Sur la papier, devenir le premier acteur postal privé étant assez accessible puis nous étions le seul.

La compétition était ainsi assez limitée….

Pour ce qui est de casser les dents à notre confrère, c’est un peu plus compliqué et il affiche aujourd’hui, à l’évocation d’Adrexo, un sourire étincellent et une dentition parfaite.

Finalement, c’est nous qui sommes aujourd’hui obligés de quémander des soins à la sainte tutelle publique.

De projets en projets, de loupés en loupés, nous revivons d’année en année, ce que notre ex-propriétaire, le groupe SPIR, avait vécu avant de jeter l’éponge : des millions qui s’envolent dans des projets qui ne durent pas et qui engloutissent la trésorerie.

Pour nous, les choses sont tout à fait claires et nous mettons en cause la gestion de l’entreprise et les choix stratégiques opérés par les actionnaires depuis la reprise.

Ces choix sont tout à fait contestables et au principal deux d’entres eux :

  • Les avantages exorbitants concédés à Colis Privé dont l’exploitation est partiellement pris en charge par Adrexo,
  • La volonté de faire baisser la qualité des prestations et surtout de ne pas mettre en place une qualité suffisante pour l’activité courrier.

Le premier point, s’il était corrigé, ne permettrait sans doute pas à Adrexo de retrouver des bénéfices mais réduirait ses pertes, ce qui rendrait l’entreprise plus « présentable » d’un point de vue comptable.

Le second point nous semble être une erreur stratégique importante surtout en ce qui concerne le courrier publicitaire et de gestion dont la distribution était à notre portée.

Nous avons assisté à des dizaines de tests de clients qui ne sont pas restés, il n’y a aucun doute la dessus, la qualité de distribution n’est pas suffisante.

Ce n’est que le résultat d’une volonté de la direction de faire ainsi en voulant croire que les choses ne se verraient pas, grande pratique habituelle de nos dirigeants.

Alors, et maintenant ?

Un plan social, peut être ? sans doute ?

Il y avait une volonté de faire partir un maximum de distributeurs « naturellement » mais les départs ne sont pas suffisants et il va falloir accélérer les choses.

Les grandes victimes à venir seront aussi les cadres, déjà beaucoup moins nombreux en région, notamment.

Il faut rappeler ce qu’est un plan social :

Le PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) est obligatoire dans les entreprises de 50 salariés minimum, lorsque le projet de licenciement concerne 10 salariés minimum sur une période de 30 jours consécutifs.

En général, ce type de plan s’accompagne de l’arrivée d’un spécialiste de la casse sociale dans l’entreprise.

Le plan consiste principalement à accompagner les licenciements :

  • Actions visant au reclassement interne en France des salariés, sur des emplois relevant de la même catégorie d’emplois ou équivalents à ceux qu’ils occupent (ou, sous réserve de l’accord exprès des salariés concernés, sur des emplois de catégorie inférieure)
  • Actions favorisant la reprise de tout ou partie des activités en vue d’éviter la fermeture d’un ou de plusieurs établissements
  • Créations d’activités nouvelles par l’entreprise
  • Actions favorisant le reclassement externe à l’entreprise (notamment par le soutien à la réactivation du bassin d’emploi)
  • Actions de soutien à la création d’activités nouvelles ou à la reprise d’activités existantes par les salariés
  • Actions de formation, de validation des acquis de l’expérience (VAE) ou de reconversion de nature à faciliter le reclassement interne ou externe des salariés sur des emplois équivalents
  • Mesures de réduction ou d’aménagement du temps de travail ainsi que des mesures de réduction du volume des heures supplémentaires réalisées de manière régulière
  • Conditions de mise en œuvre du congé de reclassement ou du contrat de sécurisation professionnelle (CSP)
  • Plan de reclassement visant notamment les salariés âgés ou les salariés présentant des caractéristiques sociales ou de qualification rendant leur réinsertion professionnelle particulièrement difficile.

*Source service-public.fr

Si l’entreprise envisage de fermer des établissements, il faudra aussi chercher un éventuel repreneur. C’est une obligation pour les entreprises de plus de 1 000 salariés.

Quelles négociations ?

La mise en place d’un tel plan est soumis à la signature d’un accord majoritaire avec les syndicats représentatifs.

Ensuite le C.S.E. est consulté puis l’inspection du travail le valide.

A défaut d’accord d’entreprise, le projet de plan social est élaboré par l’employeur, présenté au C.S.E. et soumis à la validation de l’inspection du travail.

Des annonces, si elles doivent intervenir, devraient nous arriver très vite, et nous ne manquerons pas, bien entendu, de nous en faire le relais.


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

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