Le Plan de Sauvegarde de l’Emploi présenté par l’entreprise prévoit la suppression de tous les emplois des salariés de 70 ans et plus.

Cette mesure, qui impacterait 1 478 personnes, est elle possible ?

Dans le passé, le directeur général actuel et actionnaire, Eric PAUMIER, avait proposé de se séparer de tous les retraités et des femmes.

Les premiers n’étant plus assez performants et aptes à l’utilisation des moyens modernes et les secondes sans doute plus appropriées à faire la vaisselle au domicile.

Il indiquait alors en septembre 2018 qu’il fallait “professionnaliser” et faire que les salariés d’Adrexo ne travaillent QUE pour Adrexo.

Souvenez-vous, c’était l’époque où il avait annoncé aux représentants du personnel qu’il y aurait une majorité de salariés distributeurs à plein temps et équipés d’une voiture de service… Et que dans ce cadre, les retraités et les femmes qui souhaitent travailler à temps partiel devraient s’occuper ailleurs.

Depuis, et comme sur tous les sujets, il a fait volte-face et proclamé d’autres idées qui amènent à envisager de supprimer plus de 3000 emplois aujourd’hui et sans doute plus demain.

Dans l’épisode 1 de la nouvelle série « Retourne à la pêche et tais toi ! », la direction communique un projet qui touche particulièrement les salariés de 70 ans et plus.

On nous annonce qu’« un employeur dispose de la faculté de prendre la décision de mettre unilatéralement un salarié à la retraite dès lors que ce dernier a atteint l’âge de 70 ans. »

Le Code du Travail dispose en effet que des différences de traitement peuvent être envisagées pour différentes catégories de salaires :

« L’article L1132-1 ne fait pas obstacle aux différences de traitement, lorsqu’elles répondent à une exigence professionnelle essentielle et déterminante et pour autant que l’objectif soit légitime et l’exigence proportionnée. »

Le licenciement des salariés âgés de 70 ans et plus est elle une « exigence professionnelle essentielle et déterminante dans le cadre d’une exigence proportionnée » ?

Pas sur ! Et quid de la discrimination liée à l’âge ?

L’article L.1233-6 du code du travail :

« Les critères retenus par la convention et l’accord collectif de travail ou, à défaut, par la décision de l’employeur ne peuvent établir une priorité de licenciement à raison des seuls avantages à caractère viager dont bénéficie un salarié.« 

En clair, le fait que le salarié perçoive une retraite (un avantage viager) ne peut être utilisé comme critère de priorité de licenciement.

La volonté de Milee se heurte donc à plusieurs écueils.

D’abord, sur le plan humain, car si de nombreux salariés (1 478) de 70 ans et plus travaillent chez Milee, ce n’est pas seulement pour sortir, voir du monde et marcher ou autre, c’est aussi par besoin économique. L’ancien P.D.G. d’Adrexo et aujourd’hui actionnaire de Milee disait : « Honnêtement, j’estime qu’Adrexo rend service à ces gens : grâce à ce boulot, ils se maintiennent en forme en économisant un abonnement au gymnase club. Rémunérés pour faire du sport : il n’y a pas de quoi crier au servage.« 

Ce n’est bien entendu le plan humain qui intéresse nos dirigeants et ce n’est pas nouveau.

Un article de la convention collective indique que l’employeur doit « s’efforcer » de porter ses premières compressions de personnel sur les salariés retraités.

On pourrait, par exemple, envisager que des volontaires puissent bénéficier d’un départ négocié avantageusement et prévu dans le plan de sauvegarde de l’emploi, mais sera-t-il possible, d’autorité, de rayer des effectifs 1 478 personnes en un trait de plume, sans doute pas !


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

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