Après l’annonce faite au C.S.E., ce sont désormais les organisations syndicales représentatives qui sont chargées de négocier le futur plan social.

Après avoir lu la présentation générale, c’était le moment d’étudier les modalités pratiques et d’envisager différents paramètres comme les critères de licenciement, les périmètres de reclassement et les mesures d’accompagnement.

À ce stade, rien n’est décidé et chaque organisation syndicale devra travailler sur ses propositions afin d’obtenir les meilleurs résultats.

Le calendrier prévu pour ces négociations a déjà été prolongé et permettra de savoir, d’ici la mi-avril, si on se dirige vers un accord ou si le plan est présenté à la seule appréciation de la direction du travail compétente, à savoir, celle de Marseille puisque les services d’Aix en Provence ne disposent pas de cellule spécialisée dans les P.S.E.

Les syndicats ont aussi la possibilité de signer un accord partiel qui pourrait figer une partie des mesures uniquement.

Il reste beaucoup de flous et d’interrogations sur le contenu de l’accord proposé par la direction et qui doit être discuté.

C’est pourquoi toutes les organisations syndicales ont rédigé et transmis une déclaration commune listant des points à préciser et demandant des documents afin de permettre d’être en capacité de mieux comprendre.

Si nous en arrivons à ce plan social, alors qu’il nous a toujours été dit que cela n’arriverait pas, et comme d’habitude, la direction s’explique en mettant en avant les conséquences de tout ce qui peut se passer en France et dans le monde, mais n’envisage jamais le fait qu’elle ait pu avoir, comme nous l’estimons, une gestion calamiteuse.

La baisse volontaire de la qualité de distribution des imprimés publicitaire, la baisse volontaire de la qualité de la distribution du courrier, le manque d’investissement permettant d’optimiser le développement du courrier, les méthodes totalement en décalage avec le métier, l’organisation défaillante du fait des choix de la direction pour la distribution électorale, le prix de vente des colis à perte engendrant un désiquilibre connu depuis 2018, l’insuffisance des synergies entre les entreprises, les investissements en dehors des domaines d’activités habituels de l’entreprise, les restrictions salariales dégradant volontairement le climat social et la fidélité des équipes, les frais de siege prohibitifs et le financement par Milee d’activité avant qu’elles ne quittent finalement son giron sans contrepartie en cash sont quelques exemples de ce que les salariés pourraient reprocher à nos dirigeants.

Dirigeants, qui, s’il devait arriver malheur à Milee, pourraient être appelés à rendre quelques subsides et cherchent sans doute aujourd’hui à ce que les organisations syndicales légitiment les anomalies de gestion que nous connaissons depuis 2017.

Nous serons pour notre part particulièrement exigeant sur la manière dont seront traités demain ceux qui vont quitter l’entreprise, mais aussi sur les engagements de la direction pour l’avenir.

Si ce plan social n’est qu’une étape pour aller vers la fin de Milee, nous n’aurons pas intérêt à nous en rendre les complices.

Il y a quelques mois, alors que nous sortions de quelques mouvements de grève, Monsieur Paumier affirmait devant les délégués syndicaux centraux qu’il n’aurait aucun scrupule « à planter la boîte » si ces mouvements continuaient et « qu’il s’en foutait ».

Un langage d’épicier de quartier qui n’avait impressionné personne, mais que nous pourrions lui retourner si le plan ne prévoyait pas des garanties pour l’avenir.

Très clairement, nous n’en serions pas là si Milee avait été mené autrement que par une unique volonté capitalistique alors que cette entreprise peut avoir un avenir. Elle constate les changements des marchés sans anticiper suffisamment leurs effets et en ne prenant pas les mesures nécessaires à permettre des adaptations, nous en sommes réduit à un rôle de suiveur, courant après le temps pour tenter des développements là où nous devrions être depuis longtemps leader.

Sur le courrier par exemple, il ne s’agit pas de remplacer l’opérateur historique, mais juste d’assurer un moyen pour nos clients de laisser persister un concurrent sur une partie du territoire.

Depuis toujours, les grands pourvoyeurs de courrier (de gestion et commerciaux) appellent de leurs vœux l’existence d’un concurrent pour permettre d’écouler une partie des volumes et surtout de mieux maîtriser les prix.

Depuis des années, ce sont des centaines de clients qui sont passés dans les agences Adrexo sans confirmer les accords commerciaux, faute de qualité.

Et c’est bien la direction actuelle qui porte l’entière responsabilité de cette situation.

Volontairement, le chiffre d’affaire facile était privilégié et depuis le changement de nom, la reprise en main de la qualité courrier se heurte au manque de volume, ces mêmes volumes qui ont échappé à l’entreprise précédemment.

Tout le monde savait que le marché de l’imprimé publicitaire allait être décroissant. N’en déplaise à notre direction, les gilets jaunes, le covid et maintenant l’Ukraine n’ont pas accentué le phénomène. Nous n’oublions pas que la période COVID a aussi été très profitable à l’activité colis qui a connu une activité comparable à celle des fêtes de fin d’année.

Le Oui-pub, dont on connaît les contours depuis 3 années, aurait dû être anticipé.

Au contraire, la pratique d’une dégradation massive de la qualité de distribution publicitaire (temps Max, réduction de couverture,…) a engendré une perte de confiance encore plus importante des clients et il est illusoire de penser que les clients courriers ne communiquent pas avec les clients « IP ».

Enfin, sur le plan social annoncé, le recours à une suppression massive des emplois occupés par les salariés de 70 ans et plus, est constitutif d’une injustice inacceptable que nous combattrons avec la plus extrême fermeté. Le mépris affiché pour ces salariés qui n’ont absolument pas démérité et qui peuvent être sur des zones où l’activité va se poursuivre est totalement contradictoire avec une volonté de développement et la pérennisation du métier.

Nous souhaitons que si des mesures de licenciement venaient à s’imposées, elles ne soient pas conditionnées par les seuls critères d’âges mais soit le fruit d’un choix stratégique lié à l’avenir de l’entreprise et ses choix en matière de présence géographique.


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