C’est un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (P.S.E.) plus massif mais plus cohérent qui a été présenté hier aux élus du C.S.E. de Milee.

Cette fois, les orientations sont plus sérieuses et plus pertinentes par rapport au projet global de redressement de l’entreprise.

Ça ne veut pas dire que nous en acceptons les termes, mais ça veut dire que nous sommes désormais dans un projet sérieux et qui est plus en phase avec les réalités juridiques et les orientations exprimées pour une éventuelle survie de Milee.

Dans un premier temps, la blague qui concernant la possibilité de mettre à la retraite d’office des salariés de plus de 70 ans sans indemnité est abandonnée. Elle ne reposait sur aucune base légale et était une fumisterie de plus dans un P.S.E. qui n’avait été écrit que pour laisser croire que la direction voulait sauver l’entreprise avant de déposer le bilan et de montrer ainsi sa bonne volonté et ses qualités de gestionnaire.

Fidèle à sa devise, plus c’est gros, plus ça passe, elle avait été entendue, mais il avait très rapidement été vu qu’il s’agissait d’un roman ou plutôt de l’expression d’un rêve dans la continuité des déclarations d’antan visant à remettre les femmes à la vaisselle et les vieux aux concours de boules.

Il faut désormais parler de critères de licenciement, de périmètres et entrer dans une négociation sur l’ensemble en ayant connaissance d’un plan beaucoup plus sérieux.

En substance, ce nouveau P.S.E. vise désormais plus de 5 000 personnes, dont 4 100 salariés dans le domaine de la distribution et 650 dans le domaine du colis.

Pour ces derniers, un plan de cession de l’activité est prévu et les candidats auront à faire des offres de reprise dans les prochains jours. Après homologation éventuelle du tribunal, une partie des salariés du colis pourrait alors changer de tutelle pour aller vers un nouvel employeur. Le repreneur pourra choisir le nombre de sites et de salariés qu’il reprendra et s’il reste des salariés non repris, ils seront conservés dans le P.S.E. de Milee pour suivre les procédures de reclassement puis éventuellement de licenciement.

Voilà pour le nombre global.

Ces suppressions de postes seront articulées sur deux moyens :

  • Des fermetures d’agences,
  • Des réductions d’effectifs dans les agences restantes.

C’est là que le projet répond à une logique, car le précédent supprimait des agences et conservait les effectifs sur les autres.

Désormais, toutes les agences sont visées avec soit l’option de la fermeture totale, soit la réduction de ses effectifs si elle reste ouverte.

Comme vous avez pu souvent l’exprimer par vous-même en commentaires sur notre site, il était illusoire de penser que l’activité de demain pouvait permettre de maintenir en poste les effectifs actuels des agences qui restaient ouvertes.

C’est donc, pour ces agences qui restent ouvertes, des critères de licenciement qui s’appliqueront et la loi (Article 1233-5 du Code du Travail) fixe quelques bases :

1° Les charges de famille, en particulier celles des parents isolés ;

2° L’ancienneté de service dans l’établissement ou l’entreprise ;

3° La situation des salariés qui présentent des caractéristiques sociales rendant leur réinsertion professionnelle particulièrement difficile, notamment celle des personnes handicapées et des salariés âgés ;

4° Les qualités professionnelles appréciées par catégorie.

L’employeur peut privilégier un de ces critères, à condition de tenir compte de l’ensemble des autres critères prévus au présent article.

Concrètement, s’il y a 50 distributeurs actuellement et qu’il faut en garder 30, chaque situation personnelle sera étudiée pour déterminer les salariés à conserver et ceux qui seront licenciés. C’est pour cette raison que l’entreprise a demandé à tous les salariés de répondre à un questionnaire personnel afin de mettre à jour la base de données permettant l’évaluation de chaque situation.

Même chose pour les autres postes (hors distributeurs donc) et par exemple les directeurs d’agences, les responsables d’agences, les responsables d’exploitation et autres salariés à temps plein dont le nombre sera révisé à la baisse.

Pour d’autres postes listés et qui concernent des salariés à temps plein, la suppression totale des postes pour certains intitulés est envisagée. Dans ce cas, des reclassements pourront être proposés, mais aucun poste sur cet intitulé ne serait conservé.

Nous vous précisons que ce nouveau projet doit être affiné, éventuellement négocié, homologué par les services de la DREETS puis mis en œuvre et qu’il est donc trop tôt pour rentrer dans d’avantage de détail.

Il est donc inutile de nous demander si votre agence ferme ou si votre poste est supprimé, nous ne pourrons pas vous répondre.

Vos questions d’ordre général sont en revanche les bienvenues.


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