En refusant la mise en œuvre de négociations sérieuses, la direction s’est elle-même enfermée dans un rôle délicat.

Elle a pu convaincre, par des moyens déloyaux, des organisations syndicales de signer un accord qui n’apporte rien de plus que ce que la direction proposait.

Une union syndicale aurait pu permettre d’obtenir beaucoup de choses d’autant que, pour une fois, l’avocat de l’entreprise, se prenant pour un urgentiste, mais ne disposant pas des moyens et de la volonté d’opérer et de sauver son patient, laissait entendre qu’il y avait des solutions à exploiter.

En refusant une dose de volontariat, la direction n’a pas retenu une solution d’avenir car nous allons voir partir des gens motivés pour rester et, à contrario, rester des gens qui auraient voulu partir.

De plus, cette solution permettait d’obtenir le même nombre de suppression de postes, mais avec moins de situations dramatiques pour les salariés et surtout une facilité pour les managers de demain qui auraient pu compter sur des équipes plus motivées.

Ce ne sera donc pas le cas. Il n’a été fait aucun cas de l’aspect humain.

La direction confirme, une fois encore, qu’elle considère les salariés comme des numéros et ne s’inquiète en rien des conséquences de ces licenciements.

Ce qui est plus original, c’est qu’une majorité des syndicats de l’entreprise l’aide dans son projet.

Lors des premières négociations, la C.A.T. avait déjà demandé l’introduction d’une dose de volontariat dans le projet de P.S.E.

À l’époque, nous avions le temps de solliciter les salariés pour connaître leurs volontés. D’ailleurs, cette question pouvait être insérée dans le questionnaire que chacun à reçu.

Aujourd’hui, elle refuse cette possibilité en indiquant qu’il n’est plus possible d’interroger les salariés…

Il aurait aussi fallu informer les volontaires des conséquences de ce choix afin qu’ils prennent cette décision en ayant un « avis éclairé » et connaissent l’intégralité des conséquences. La encore, c’était tout à fait possible, il suffisait de s’en donner les moyens.

Nous pensons que si la direction a si peu d’intérêt pour ces salariés motivés, c’est qu’elle sait qu’elle n’en n’aura sans doute pas besoin, faute de réussite à redresser l’entreprise.

Sinon, comment une entreprise pourrait vouloir être composée de salariés dont elle connaît l’absence totale de motivation ? Ça pose également la question de savoir pourquoi des organisations syndicales n’ont pas aidé les salariés qui souhaitaient partir à le faire dignement et imposent à ce qu’ils restent…. On sait pourquoi, mais s’accrocher à des branches d’un arbre mort n’a jamais été une bonne solution.

Il faut dire que depuis 2017, malgré l’argent donné à Adrexo, malgré le don des locaux du siège, malgré les différents emprunts, malgré la vente de colis privé, malgré tout ces millions, la société n’a jamais pu être rentable grâce à son activité.

Avec ce refus de négociations loyales, la direction a fait le choix de rendre publique son absence de volonté d’avancer vers une solution durable et impose aux organisations syndicales loyales de se donner pour objectif de prouver que la situation est liée à des fautes de gestion des actionnaires.

Ce ne sera pas très difficile. Les exemples sont nombreux.

Reprendre une entreprise sans y mettre un euro, percevoir une soulte de plus de 60 millions d’euros, créer et faire vivre de nouvelles activités, les détacher d’Adrexo, vendre à perte les colis depuis 2017 en annoncant pourtant que ce sera la solution à tous les maux, engager des projets sans le professionalisme nécessaire, se rémunérer largement y compris en dividendes et aujourd’hui, se faire financer les licenciements et les congés payés par l’AGS et planter des centaines de fournisseurs pour 160 millions de passif déclaré (dont 73 échus au 30 mai 2024) sont quelques exemples qui ne relèvent pas du fruit du hasard mais d’une stratégie bien ficellée.

Depuis 2019, nous tirons régulièrement la sonnette d’alarme et, heureusement, les archives sont nombreuses.

Après les dépôts de bilan en cascade, le projet Milee qui reposait sur le développement de 150euros prend l’eau et le navire qui n’avait déjà pas de capitaine compétent à pris un cap qui le mène directement au rebut.

Le chiffre d’affaires de Milee (plus de 300 millions) faisait vivre bien plus que Milee par des opérations de cavalerie, mais toutes ces danseuses coûtent cher surtout quand aucune ne rapporte au groupe. Un système à la « Ponzi » que nous dénonçons depuis longtemps.

Coté 150euros, et surtout coté commandes, c’est le vide sidéral, personne ne connaît ce « truc » et surtout, il n’intéresse personne.

Il faut dire que l’enquête que nous avons menée grâce à vous sur ce site il y a quelques semaines donne des résultats éloquents. Même pour des tests, on retrouve les travers des dirigeants qui consistent à dégrader eux-mêmes le produit pour mieux facturer…

C’est scier la branche sur laquelle on est assis… Mais en connaissance de cause et volontairement, juste pour s’enrichir.

De ce coté la, ca n’a pas trop mal fonctionné.

Le 26 juillet prochain, les magistrats du Tribunal de commerce spécialisé de Marseille auront à faire un point d’étape pour sans doute sauver une moitié de l’activité colis, mais sans doute également sans grande perspective pour l’activité pub et courrier.

Cette activité courrier qui aurait pu intéresser un groupement de clients gros consommateurs d’envoi de plis il y a quelques années aura de plus en plus de mal à vivre d’une activité plus que modeste.

Il y a ou il y avait sûrement une place pour un opérateur alternatif privé dans le pays, mais il doit être à un niveau de qualité suffisant.

Soyons clair, les chances de survie dans l’environnement Hopps, aujourd’hui en déconfiture, sont quasi-nulles.

Ce ne sont pas les prévisionnels fantaisistes habituels sans renfort de certification comptable qui peuvent encore convaincre, la direction est connue pour son aptitude à les produire, mais aujourd’hui, il faut un peu plus pour faire illusion et surtout, il faut des vrais chiffres.

Survivre ailleurs voudrait dire un changement de mode de gouvernance et un investissement important pour retrouver un niveau de management suffisant et des équipes correctement traitées car le mode de gestion des ressources humaines dans l’entreprise est une véritable honte pour elle, mais aussi pour la société tout entière qui a laissé faire, et qui s’aperçoit aujourd’hui qu’il ne s’agissait que d’un jeu de dupes pour des intérêts personnels.

L’espoir est donc mince pour qu’une activité soit maintenue. Le P.S.E. au rabais engagé par l’entreprise a mis en évidence la réalité des objectifs de la direction, mais aussi la manière dont fonctionnait l’entreprise et la qualité du dialogue social. Il est clair que dans ces conditions, une entreprise « moderne » ne peut pas fonctionner longtemps surtout quand le but des dirigeants est d’en exploiter les ressources au détriment même de l’existence de la société.

Pour ceux qui en douteraient encore, il est peu probable que ces vérités n’engagent pas durablement les dirigeants et les mettent en face de leurs responsabilités. Il serait surprenant que ces évidences, que vous avez toutes et tous vécues, restent sans conséquences.


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